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Vendredi 2 Décembre : 2011:
L'Europe ne changera pas (encore) de base La proposition PCF-PG et Die Linke de créer un fonds européen solidaire a été rejetée par l'Assemblée nationale. À l'Europe de la base, la droite préfère celle des sommets. Hier, l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi conjointe présentée par le groupe PCF-PG à l'Assemblée nationale (et par Die Linke au Bundestag allemand). Cette première, saluée dans les rangs socialistes comme possibilité d'une alternative, mais décriée par l'UMP, proposait de refonder les bases de la coopération européenne via la création d'un fonds européen de développement social, solidaire et écologique. Le texte de loi prévoyait de « mobiliser l'épargne populaire à l'échelle européenne »,en recapitalisant les banques « exposées à un risque de défaut de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal » par des « prises de participation majoritaires » des États. Il proposait également la création d'une « taxe sur les transactions financières » 0,1% pour les actions et obligations, 0,05% pour les autres transactions), en France et en Allemagne, et d'une « taxe exceptionnelle sur le patrimoine » (5% au-dessus d'un million d'euros de patrimoine, dans les 27 pays de l'Union). Enfin, il préconisait « l'interdiction des ventes à découvert », qui permettent la spéculation sur la vente d'un titre qu'on ne possède pas, la « fermeture des marchés de gré à gré », l'interdiction de manière générale des outils de spéculation sur les dettes souveraines, de même que leur notation par les agences. Le but avéré ? « Mettre fin à la redistribution des richesses du bas vers le haut », comme le préconise le député allemand de Die Linke, Richard Pitterle. Le ministre chargé des Affaires européennes, Jean Leonetti, caricatural, y voit « une Europe qui ressemble un tout petit peu à l'Union soviétique ». Pire : il accuse le groupe PCF-PG de vouloir « taxer toutes les personnes sans passer par les Parlements ». Un comble pour le parti qui prône la « mise sous tutelle » des budgets, a « refusé un référendum au peuple grec » et s'est assis sur le vote des Français en 2005, rappelait le député Jean-pierre Brard (apparenté PCF) à ce « démocrate non pratiquant ». Et d'appeler à élargir le combat contre « le coup d'État de Goldman Sachs » : le 16 décembre, des parlementaires seront à Berlin « pour organiser la riposte face à l'OPA hostile de la finance sur nos démocraties ». Grégory Marin (l'Humanité)
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