> Presse  —> Succès de la Fête de l'Humanité de Normandie

 

Mardi 29 Novembre 2011:

Succès de la Fête de Normandie

La gauche réunie ce week-end à la Fête de l'Humanité de Normandie a mis en débat la politique que celle-ci devra mettre en œuvre pour contrer l'austérité actuelle et pour sortir le pays et l'Europe de la crise.

Rouen, correspondance.

Plusieurs milliers de visiteurs se sont rendus, cette année encore, à la Fête de l'Humanité de Normandie pour échanger et débattre. Mais, cette année, la Fête avait un goût particulier d'échéances électorales à venir, et les débats, pour beaucoup, ont porté sur l'austérité imposée par le gouvernement et la politique que devrait faire la gauche si elle parvenait au pouvoir.

Invités à en débattre samedi en fin d'après-midi, Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l'Humanité, Guillaume Bachelay, secrétaire national du PS à l'industrie et plume du projet socialiste, Éric Aubin, membre de la direction nationale de la CGT, et Jean-Michel Bérégovoy, conseiller municipal Europe Écologie-les Verts (EELV) à la mairie de Rouen, ont dénoncé cette politique d'austérité et proposé des solutions pour en sortir.

« L'austérité n'est pas la solution », a d'emblée affirmé Patrick Le Hyaric, car « elle aggrave les difficultés des milieux populaires et de classes moyennes ». « Cette austérité est le choix du gouvernement et plus largement des gouvernements européens », a, quant à lui, dénoncé Guillaume Bachelay. Éric Aubin, au nom de la CGT, a appelé à la résistance en invitant la gauche à se doter d'un véritable projet alternatif.

Nouveau partage des richesses, augmentation des salaires, du smic, des prestations sociales et des retraites, sécurisation de l'emploi avec une formation tout au long de la vie du salarié, réelle participation du capital à l'impôt, modulation de celui-ci en fonction de l'implication sociale de l'entreprise, participation des banques à la réduction de la dette, investissement dans la recherche-développement pour redynamiser l'industrie... La gauche a donc semblé parler d'une même voix samedi à la Fête, jusque dans la nécessité d'un « retour à la retraite à soixante ans », dixit le secrétaire national du PS. Un ton rassurant en vue des prochaines échéances électorales : « Si on est d'accord, Guillaume Bachelay, pour revenir à la retraite à soixante ans, alors on n'a plus qu'à gagner les élections », a ironisé Patrick Le Hyaric. Seul Jean-Michel Bérégovoy a appelé à la « prudence » quant au nouveau choix de société à opérer. Brocardant une gauche qui, par le passé, se serait satisfaite du modèle capitaliste, et dénonçant même, en matière de décisions énergétiques, celles de certaines municipalités de gauche, l'élu écologiste « inquiet » s'est attiré l'incompréhension du public, tant ces dernières années de nombreuses collectivités de gauche ont fait le choix notamment de transports et d'énergies écologiques.

Frédéric Seaux


Appels à la résistance

Le meeting de Sébastien Jumel et de Jacky Hénin a conclu la Fête, dimanche.

Dimanche soir, à l'occasion du meeting de clôture de la Fête, Jacky Hénin, aurodéputé PCF de la circonscription Nord-Ouest, et le conseiller général et maire communiste de Dieppe, Sébastien Jumel, ont appelé les Normands à accentuer, plus que jamais, le combat contre le gouvernement qui veut « détricoter le modèle social né à la Libération », a fustigé ce dernier, en imposant une austérité « pour rassurer les marchés financiers au risque d'instaurer dans notre pays un sous-développement durable ». Jacky Hénin a évoqué le cas du groupe Unilever et des salariés en lutte de Fralib, symbole de la dérive financière des grandes entreprises. Il a appelé au boycott de tous ses produits pour dénoncer les licenciements annoncés dans cette entreprise alors qu'elle réalise des profits de plusieurs milliards. Et d'appeler la gauche libérale à rendre des comptes, même si a rappelé l'eurodéputé, « notre adversaire, c'est bien la droite ».

F. S.

(l'Humanité)

  haut de page