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Lundi 28 Novembre 2011:

 

Vingt ans, c'est toujours le bel âge pour changer la vie

La Fête de l'Humanité Bretagne a soufflé ses vingt bougies ce week-end. Un succès et un rendez-vous chaleureux qui marque le lancement de la campagne du Front de gauche en Bretagne, avec Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent.

Lorient (Morbihan),

envoyé spécial.

Vingt ans, c'est un bel âge, quand on veut changer la vie. Une jeunesse volée, c'est ce par quoi l'on commencera. Ce lundi marque la date à laquelle le jeune Franco-Palestinien Salah Hamouri, embastillé en Israël depuis six ans, aurait dû sortir. Le visage du jeune homme de vingt-six ans s'affiche aux quatre coins de la vingtième Fête de l'Humanité Bretagne tenue ce week-end. Le débat organisé par les Jeunes Communistes bretons aura fait carton plein pour exprimer solidarité, colère et promesse non tenue, une de plus, du pouvoir.

Forte participation

Le public qui a afflué, marquant cette année du sceau des grands rendez-vous, aura participé par centaines aux débats, dont le nombre a doublé. Scandale du Mediator avec Irène Frachon, lancement d'une campagne des communistes bretons et du Front de gauche sur l'enjeu de civilisation de la dépendance dans une région dynamique au plan démographique, mais qui sera face à 76 % de sa population ayant dépassé les soixante ans en 2040, gâchis de la course aux armements, droit au logement... Un sentiment court le long des allées : le moment présent est décisif. Alors « Qu'attendre de la gauche en 2012 ? » La question suscite des échanges vifs samedi après-midi. À la tribune, Christine Poupin, porte-parole du NPA, se lance dans une longue dénonciation des fléaux du capitalisme actuel mais, pour sa formation, le « que faire ? » se résume à la question du refus « de la dépendance à l'égard du PS ». « Mais si l'on regarde la dynamique du Front de gauche, qu'est-ce qui vous empêche, le NPA, de la rejoindre pour lutter, avant, pendant et après ce qui aura permis une victoire de la gauche », lance un militant pacifiste dans l'assistance. « On ne peut pas décevoir en 2012, ajoute Stéphane Le Foll, euro-député PS, parce qu'il existe un peuple de gauche qui attend un changement. » « Oui, il faudra un gouvernement de gauche, mais qui devra accomplir des mesures fortes dès les premières semaines, pas les premiers mois, assène Marie-George Buffet, coanimatrice du Front de gauche des luttes, parce que c'est ce qui donnera confiance au peuple pour se lever et aider à imposer une autre loi que celle des marchés. »

Toujours ému par la chaleur de l'accueil que lui réservent militants et public, Jean-Luc Mélenchon, dimanche, maintient ce cap : « Il ne faut pas se résigner ! » Des mots échangés dans les allées jusqu'au meeting dimanche, le candidat à l'élection présidentielle salue, à l'issue de trois jours en Bretagne, sa découverte d'une « culture communiste qui n'est pas d'importation mais qui irrigue l'histoire de la région, comme celle du pays ». « M'en voilà l'héritier maintenant ». lâche-t-il dans un sourire, aux côtés de Pierre Laurent.

Même tonalité offensive pour le secrétaire national du PCF. Face à un Nicolas Sarkozy qui, « tel homme de la Drôle de Guerre crie "Victoire !" en capitulant », la question posée en 2012 est : « Qui va gouverner ? Les marchés ou le peuple ? » Face à la dictature financière, en marche, Pierre Laurent souligne par contraste avec les peuples grec ou italien la chance qui s'offre, en France, de pouvoir s'exprimer dans les urnes. « On la chance de reprendre la main au printemps prochain », et de lancer : « Entrez dans le débat politique ! Mêlez-vous en ! » Telle est à ses yeux, comme pour nombre de celles et ceux qui étaient là, la condition pour que l'emporte une gauche qui doit être « de combat ».

Michel Guilloux

(l'Humanité)

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