> Presse —> TSL : la parole aux parents |
Vendredi 25 Novembre 2011:
TSL : la parole aux parents Éducation. Le dispositif Troubles spécifiques du langage, destiné à des collégiens dyslexiques, supprimé à la rentrée. Ils gardent le sourire mais cela n'empêche pas l'inquiétude de croître à mesure que se rapproche l'échéance fatidique. Ces parents d'enfants diagnostiqués dyslexiques se mobilisent pour que perdure le dispositif Troubles spécifiques du langage (TSL), qui permet à ces élèves, soutenus par un professeur, d'être intégrés dans des classes normales. Mis en place en 2003 par l'ancien inspecteur d'académie à titre expérimental en Seine-Maritime, il prendra fin en juin 2012. L'an dernier, les parents et professeurs avaient obtenu un sursis d'un an. En septembre, le dispositif sera remplacé par une Unité localisée pour l'inclusion scolaire (Ulis). Principal changement : « Il faudra désormais passer par la Maison départementale des personnes handicapées, or tous les parents ne sont pas prêts à faire cette démarche... », indique Marie, maman d'Ulysse, scolarisé en classe de 5e au collège Raoul- Dufy, l'un des deux établissements publics à accueillir les élèves dyslexiques au Havre. « Résultats excellents » C'est en CE2 que la dyslexie d'Ulysse, suivi depuis le CP par un orthophoniste, a été dépistée. « À l'école primaire, un projet individuel de scolarisation a été mis en place. Cela a permis qu'il ne soit pas cassé par l'école. » Lorsque Marie a entendu parler du dispositif TSL, elle n'a pas hésité une seconde à déposer un dossier. Un choix qu'elle ne regrette pas. « En 6e, il avait de très bons résultats avec 15 de moyenne à chaque trimestre et avait retrouvé confiance en lui. » Grâce à l'intervention d'un professeur, qui intervient en plus de l'équipe du collège. « Elle est en relation avec tous les professeurs. C'est un lien entre les différentes pièces du puzzle. » « Depuis qu'il est rentré en 6e, il n'y a aucun problème et ses résultats sont excellents », témoigne Magali, la maman de Baptiste. « Nous avons une inquiétude profonde de voir revenir la souffrance que nos enfants ont connue en primaire », poursuit-elle. Car souvent, les dyslexiques sont considérés comme « nuls », « fainéants », « alors que, souvent, ils ont des QI supérieur à la normale ». « Depuis qu'il a appris la fin des TSL, Baptiste est de nouveau très angoissé et cela déclenche une certaine agressivité vis-à-vis de l'école », confie Magali. Décrochage scolaire Les parents peuvent compter sur le soutien d'Éric Leroy, diagnostiqué dyslexique à l'âge de 20 ans. « J'ai quitté le système scolaire à 13 ans, explique le fondateur de l'association Rapsodys. J'ai travaillé, mais à 40 ans, je me suis retrouvé au chômage et le décrochage m'a rattrapé. J'ai repris mes études et me suis investi dans le social. Mais aujourd'hui, je suis un peu décroché du système de l'emploi. Si j'avais bénéficié de ce dispositif TSL, je ne galèrerai sûrement pas au niveau boulot... » C'est pour cela qu'Éric s'est investi aux côtés des familles. Vanessa Leroy (Havre Libre)
|