> Presse —Athènes se rebiffe ! |
Mercredi 2 Novembre 2011:
Athènes se rebiffe ! Le monde entier se demande quelle mouche a pu piquer Georges Papandréou. De Hong Kong à New York en passant par Paris, les marchés dévissent. En quelques heures, la belle assurance des dirigeants européens, qui nous expliquaient jeudi dernier avoir sauvé l'euro, est retombée. Et du coup renaît la menace d'explosion de la zone euro. En décidant de demander l'avis de son peuple, par un référendum, sur l'accord conclu laborieusement après des mois de crise, le Premier ministre grec compromet en effet gravement le retour à la stabilité financière. En attendant l'issue de la consultation en question, dont le résultat est loin d'être acquis, on peut penser que la monnaie européenne sera plus que jamais la cible des spéculateurs. Alors, le Premier ministre grec est-il totalement irresponsable ? Ou bien a-t-il simplement craqué sous un fardeau trop lourd. Depuis son arrivée au pouvoir il a fait tout le contraire de ce qu'un socialiste peut penser avoir pour mission politique. Il a multiplié les mesures d'austérité, jamais suffisantes selon ses créanciers, baissé les salaires et les pensions, retardé l'âge de la retraite, privatisé le secteur public à tour de bras, et subi pour tout cela manifestation sur manifestation, grève générale après grève générale. Les Grecs sont devenus les moutons noirs du troupeau européen, traités de fainéants, de tricheurs... Angela Merkel a menacé de les chasser de la famille... Jeudi soir encore, Nicolas Sarkozy prenait le peuple français à témoin d'une « erreur », l'admission de la Grèce dans l'euro, dont « nous payons les conséquences ». Certes, les arguments sont connus et en grande partie réels. Les autorités grecques de l'époque ont dissimulé certaines statistiques financières, caché l'étendue de la fraude fiscale et du marché noir... Les partenaires d'Athènes craignent aujourd'hui que le plan d'austérité qu'on tente de leur imposer ne soit pas vraiment appliqué. Peut-être d'ailleurs, serait-ce préférable, tant la cure n'a fait jusqu'ici qu'aggraver la récession. Mais la décision d'installer à demeure à Athènes un comité de contrôle européen chargé de surveiller les autorités grecques est une humiliation supplémentaire pour le pays. Pris en tenaille entre son peuple et ses créanciers, en chute libre dans les sondages, contesté dans son propre camp, face à une opposition qui refuse son aide, Papandréou cherche une issue, dans les urnes. C'est très dangereux pour la monnaie européenne, c'est une hypothèque grave sur le prochain sommet du G20 où l'Europe devra démontrer au monde qu'elle maîtrise la situation. Mais Georges Papandréou n'est pas seul coupable. Les mois de tergiversations des Européens, incapables d'afficher de façon claire et convaincante leur solidarité, leur choix d'appeler Chine ou Russie au secours pour ne pas avoir à remettre au pot, leur refus d'aller plus loin dans la coordination de leurs politiques économiques... tout cela aussi a contribué à déconsidérer la zone euro. (source Havre Libre)
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