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Dimanche 23 Octobre 2011:

PS/ Front de gauche : Les points clés des programmes

Comment donner un emploi aux jeunes à la hauteur de leurs qualifications ? À quel montant placer le SMIC pour que des millions de salariés ne soient pas étranglés à chaque fin de mois ? Comment reprendre la main sur les banques qui mènent notre pays à la faillite ? Comment donner aux Français une école et un hôpital publics de qualité. Le débat projet conte projet peut commencer. Décryptage.

Emploi

Parti socialiste

Baisser les cotisation patronales, encore...

Création d'une banque publique d'investissement pour investir dans la recherche et l'innovation, et soutenir les PME-PMI. Baisse de l'impôt sur les sociétés de 33% à 20% pour les entreprises qui réinvestissent intégralement leurs bénéfices et augmentation jusqu'à 40% pour celles qui privilégient les dividendes des actionnaires. François Hollande prône, à travers le « contrat de génération », des allégements de cotisations sociales conditionnés à l'embauche de jeunes (moins de 25 ans) et au maintien de seniors en entreprise. Avec ce contrat, le candidat socialiste prend ses distances avec la proposition de son parti, défendue pendant la primaire par Martine Aubry, de créer 300 000 « emplois d'avenir » à l'intention des jeunes.

Front de gauche

Une sécurité sociale dédiée à l'emploi

La première richesse de la France, ce n'est pas la finance mais le travail humain, c'est-à-dire l'emploi et la qualification de ses travailleurs. Une sécurité sociale professionnelle sera instituée, prenant en charge les périodes de non-emploi, de formation et de retrait d'activité, notamment pour les femmes ou les hommes élevant leurs enfants. La force de travail du pays ne sera plus détruite par le chômage de masse. La formation professionnelle continue doit relever du service public. Ce service public engagera des plans de formation en appui aux politiques de développement économique que nous imposerons dans les secteurs qui répondent aux besoins sociaux du pays : énergies nouvelles, ferroutage, secteurs industriels à relocaliser.

Salaires

Parti socialiste

Une conférence pour revaloriser le SMIC

Pour une « plus juste répartition des richesses au bénéfice des salariés », le PS annonce « une conférence salariale tripartite » visant à « revaloriser le pouvoir d'achat du SMIC ». Les rémunérations « abusives » devront être limitées par des rémunérations variables n'excédant pas la part fixe, et des écarts de rémunérations de 1 à 20, « au maximum », seront mis en place dans les entreprises à participation publique. Le PS veut également renforcer la présence des salariés dans les conseils d'administration ou de surveillance, ainsi que dans les comités de rémunération. En outre, les exonérations de cotisations patronales seront conditionnées à l'application de l'égalité salariale hommes-femmes.

Front de gauche

Le SMIC à 1700 euros brut, tout de suite

Rétablissement du droit au travail, à l'emploi et au repos dans une nouvelle répartition des richesses : retour aux 35 heures effectives, au droit à la retraite à 60 ans à taux plein (75 % du salaire de référence), aucun retraité ne touchera une pension inférieure au SMIC. Le SMIC à 1700 euros brut sera instauré tout de suite, avec passage à 1700 euros net en 5 ans. Instauration d'un salaire maximal qui ne pourra dépasser 20 fois le plus bas salaire dans les entreprises publiques et privées. Ainsi, les patrons ne pourront gagner plus sans d'abord augmenter les salariés du bas de l'échelle.

Services publics

Parti socialiste

Des postes créés dans l'éducation et la sécurité

Pour la réussite scolaire de chaque jeune, le PS veut conclure un nouveau pacte éducatif entre les professeurs et la nation. Au menu : priorité donnée à la réussite dans le primaire, refonte des rythmes scolaires et des programmes, personnalisation accrue des enseignements... Pour la santé, le PS veut « remettre l'hôpital public au cœur du système » et « demander aux jeunes médecins libéraux d'exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens ». Enfin, concernant le volet sécurité, 10 000 nouveaux postes de gendarmes et de policiers de proximité sont annoncés.

Front de gauche

De nouveaux services publics de proximité.

Les services publics ont à répondre à la satisfaction des besoins des populations. En priorité, l'éducation, la santé, la protection sociale, la recherche, l'énergie, l'eau, les transports, les télécommunications, le crédit, le logement, La Poste, la sécurité et la justice seront protégés car ils assurent les conditions de l'égalité et de la citoyenneté. La révision générale des politiques publiques (RGPP), qui les a démantelés, sera abrogée. Les emplois qui ont été supprimés par la droite seront tous rétablis. Les services publics de proximité seront développés. De nouveaux services publics seront créés dans le domaine de la petite enfance.

Europe

Parti socialiste

Droits de douane et taxe de 0,05 % sur la finance.

Pour protéger les intérêts de l'Europe, de ses savoir-faire et de ses salariés dans la mondialisation, pour mieux réguler le commerce, le PS veut augmenter les droits de douane sur les produits provenant de pays ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale. Outre l'instauration d'une taxe de 0,05 % sur les transactions financières à l'échelle européenne, le PS propose également la possibilité, pour les pays membres, d'émettre des emprunts européens (eurobonds), « afin de financer les investissements du futur (réseaux de transport, d'énergie, réseaux numériques, biotechnologies...) et les champions industriels de demain ».

Front de gauche

Désobéir à l'Europe libérale et reprendre la main sur la BCE

Il appliquera la volonté d'une Europe affranchie du traité de Lisbonne. L'objectif est celui d'une Europe qui respecte la souveraineté des peuples et qui soutienne des politiques de développement social et écologique. Tous les pactes et plans d'austérité qui amplifient la récession économique et la régression sociale seront rejetés.

Le Front de gauche refusera d'appliquer des directives contradictoires aux engagements qui déréguleraient les services publics. Cette désobéissance fera tache d'huile dans l'Union. Elle sera un appui pour les petits pays dévastés par les plans de rigueur (Grèce, Portugal, Espagne...). À terme, l'objectif est de briser le bloc libéral au sein de l'UE et de pousser à la négociation d'un nouveau traité. La fin de l'indépendance de la Banque centrale européenne vis-à-vis des instances démocratiques nationales et européennes fera l'objet d'un vote. Sa mission donnera, enfin, la priorité à l'emploi et à la croissance réelle.

Une action déterminante sera menée pour le réaménagement négocié des dettes publiques, l'échelonnement des remboursements, la baisse des taux d'intérêt les concernant et leur annulation partielle. Des moratoires et des audits sous contrôle citoyen seront appliqués.

Banques

Parti socialiste

Retour de l'État dans les conseil d'administration

Séparation des activités de dépôt et d'investissement, lutte contre les paradis fiscaux et création d'une agence de notation publique européenne, soit trois engagements issus du programme socialiste. François Hollande pense que la recapitalisation des banques aura lieu avant la présidentielle et exige « une présence au capital avec droit de veto sur les décisions », quel que soit le niveau de participation de l'État. Le député de Corrèze veut faire voter « une disposition qui permettra qu'un membre du conseil d'administration soit forcément un représentant de l'État ». Il a également fait sienne une proposition d'Arnaud Montebourg pour « mutualiser » dans un fonds commun les profits des banques bénéficiaires afin d'aider celles qui connaissent des pertes.

Front de gauche

Un vrai contrôle public sur les banques

Le combat contre la spéculation et la financiarisation de notre économie est une priorité. Il passera par l'interdiction des ventes de gré à gré, des ventes à découvert et les produits spéculatifs. Le blocage des échanges de capitaux avec des paradis fiscaux contribuera à leur disparition. La séparation des banques de dépôt et des banques d'investissement sera une obligation. Les entreprises seront tenues à la transparence financière. Les collectivités locales victimes des crédits toxiques recevront une aide de l'État. La création d'un pôle financier public s'articulera autour de la mise en réseau des institutions financières publiques existantes. La « gouvernance » d'un tel pôle reposera sur des pouvoirs nouveaux exercés par les représentants de la nation, les représentants des salariés travaillant dans ces institutions et de leurs usagers, les collectivités territoriales.

 

Jean-Pierre Champiat

et Marc de Miramon

(source L'Humanité Dimanche)

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