Vendredi 21 Octobre 2011:
Daniel Paul alerte l'État sur la santé de l'hôpital
Politique. Les finances de l'hôpital au cœur de l'Assemblée nationale.
La situation financière de l'hôpital du Havre s'est invitée à l'Assemblée nationale mercredi après-midi. Lors de la séance des questions au gouvernement, le député du Havre, Daniel Paul (PCF), s'est adressé au ministre de la santé, Xavier Bertrand, pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état des hôpitaux en général, celui du Havre en particulier. « Il est temps d'arrêter la casse de l'hôpital public. Il est temps de cesser de croire au dogme libéral de la réduction des dépenses et d'augmenter les recettes de la Sécurité sociale en faisant cotiser les revenus du capital au même niveau que les revenus du travail. Il est temps de cesser de vouloir appliquer une convergence tarifaire avec l'hospitalisation privée qui n'a pas les mêmes contraintes, en particulier en ce qui concerne les horaires médicaux », estime l'élu havrais.
« Restructuration à marche forcée »
Pour étayer son argumentaire face au ministre, Daniel Paul a pris l'exemple du groupe hospitalier du Havre. « Il est confronté, comme tous les hôpitaux de France, à une insuffisance de ses moyens financiers avec un déficit de 3,7 millions d'euros, fin 2010, dont tout confirme qu'il va encore s'aggraver. »
Selon Daniel Paul, cette situation financière « se traduit par une réduction du nombre d'emplois passé de 3677 en 2007 à 3502 en 2011 ». « Les restructurations se font à marche forcée pour parvenir, coûte que coûte, à un retour à l'équilibre, ajoute-t-il. Ainsi, le regroupement sur un seul site des soins de suite et de réadaptation de gériatrie a conduit à supprimer dix-sept postes, créant une situation intenable pour les personnels qui voient se dégrader à la fois leurs conditions de travail et la prise en charge des personnes âgées dépendantes ».
Déficit « supplémentaire »
La Tarification à l'activité (T2A) serait en ligne de mire. Elle couvre une très large partie des budgets hospitaliers et pourrait être étendue en 2013 aux Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad). Conséquence prévisible pour l'hôpital du Havre : un déficit « supplémentaire de deux millions d'euros, synonyme d'une nouvelle réduction des moyens, au détriment des personnes âgées », estime Daniel Paul.
Interrogé sur l'application de la T2A aux Ephad, le ministre de la Santé a répondu à Daniel Paul en affirmant que ce système de financement ne sera pas élargi aux établissements pour personnes âgées mais aux hôpitaux locaux. « Certains sont prêts à l'expérimenter dès 2012 », précise-t-il. Quant aux moyens alloués aux hôpitaux publics, Xavier Bertrand estime qu'ils seront « en hausse de 2 milliards d'euros par rapport au budget de 2011».
ST. S.
(source Havre Libre)