> Presse —Le retour des Isotherma |
Mercredi 19 Octobre 2011:
Le retour des Isotherma Social. À l'heure où ses anciens dirigeants sont rattrapés par la justice, des dizaines de salariés envisagent de se constituer partie civile pour voir enfin avancer leur cause. Salle Benoît Frachon, à Harfleur : au milieu du brouhaha permanent, d'où s'échappent quelques éclats de voix, voire des coups de gueule, difficile de se frayer un chemin. Une soixantaine d'anciens salariés de l'entreprise montivillonne Isotherma, liquidée en mai 2010, s'est retrouvée lundi soir dans cette annexe de l'union locale CGT. Objet de la réunion pour le syndicat : informer chacun d'entre eux sur la possibilité de se constituer partie civile dans le cadre de l'information judiciaire ouverte fin août par le parquet du Havre. Deux anciens dirigeants de l'entreprise sont aujourd'hui dans le collimateur de la justice, soupçonnés de banqueroute par détournements d'actifs, falsification de comptabilité, escroquerie par fausses déclarations de TVA, faux et usage de faux, complicité et recel de ces délits. L'instruction est toujours en cours. Un ancien représentant du personnel était encore convoqué par la police hier, selon Ludovic Leblanc, secrétaire de l'union locale CGT d'Harfleur. Le syndicat s'est déjà porté partie civile dans ce dossier « pour défendre la profession ». Mais pour accroître les chances de défense des salariés, « nous les incitons à porter plainte à titre individuel ». Avec l'obligation toutefois adhérer à la CGT, au moins le temps de la procédure, condition sine qua non pour bénéficier des services de l'avocat du syndicat. Denis Routel s'acquittera de la cotisation demandée. « C'est une question de principe», lâche l'ancien inspecteur de matériel pour l'activité désamiantage d'Isotherma. Aujourd'hui âgé de 53 ans, il cumule les missions d'intérim, après avoir suivi contre son gré une formation de soudeur. « Heureusement, ma maison est payée, mes enfants sont grands. Mais tout le monde n'est pas dans mon cas ! » Épilogue d'une longue et douloureuse chute, la liquidation d'Isotherma garde aujourd'hui un goût d'inachevé, à en croire les hommes et femmes présents lundi à Harfleur. « Pour l'instant, nous avons juste touché les indemnités qu'ils nous devaient », raconte l'ex-chef d'équipe Frank Weber, alors que la CGT s'apprête également à porter enfin le cas Isotherma devant les prud'hommes. « S'il y a des sous à prendre, on les prendra, mais mon espoir, c'est surtout de voir ces patrons payer ! » « Il pour punir les gens qui nous ont fait cela », renchérit une ancienne salariée chargée de la relance des clients. Au-delà de leurs anciens patrons directs, c'est surtout à Louis Petiet, PDG du groupe Krief repreneur d'Isotherma en 2008, que tous pensent. La récente mise en examen de ce dernier par le parquet de Mulhouse, pour de présumés abus de biens sociaux, n'y est évidemment pas pour rien. Thomas Dubois (source Havre Libre)
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