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Vendredi 14 Octobre 2011:
Renault privé de ses millions Social. Les députés socialistes européens ont bloqué le versement d'une aide financière au constructeur, faute de garanties pour ses salariés lésés par la réforme des retraites. L'UMP est très en colère. Dans un communiqué signé de son secrétaire général Jean-François Copé, le parti majoritaire « condamne une attitude dont des salariés français sont les premières victimes ». Jean-Paul Gauzès, député européen UMP et maire de Sainte-Agathe-d'Aliermont dans le pays de Bray, parle quant à lui de « conséquences catastrophiques ». Les motifs d'un tel ressentiment : le blocage mardi, par la commission des budgets du Parlement européen, d'une aide de 24,5 millions d'euros demandée par l'État en faveur de Renault, pour laquelle la commission européenne avait donné son feu vert en juillet. Une majorité de députés, emmenés par les socialistes, s'est opposée à cette requête censée recouvrir une partie des fonds engagés par le constructeur automobile français pour financer le retour à l'emploi d'environ 3500 salariés, licenciés en 2008 dans le cadre d'un vaste plan de départ volontaire. Mais pour les élus européens de gauche, emmenés entre autres par Estelle Grelier (présidente de la communauté de communes de Fécamp), pas question d'autoriser cette subvention sans « garanties supplémentaires sur la manière dont sont traités les travailleurs licenciés, notamment ceux touchés par la réforme des retraites ». En effet, au coeur de cet affrontement politique, se pose toujours la question du sort de ces ex-Renault qui, pensant profiter d'un plan leur assurant des revenus jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite, se voient désormais menacés de grande précarité depuis le recul de ce dernier. Selon le syndicat CGT de l'usine, ils seraient 213 concernés à Sandouville. C'est sur le site haut normand, le plus concerné par la problématique, qu'est née en avril dernier la mobilisation autour de ces lésés de la réforme. Celle-ci a trouvé un écho à Bruxelles, portée par Estelle Grelier et ses alliés politiques. « Dans un contexte de raréfaction de l'argent public, nous ne pouvons pas décemment accepter de débloquer une somme aussi importante sans avoir l'assurance que certaines des personnes concernées n'auront pas à connaître la précarité dans les mois qui viennent », ont déclaré ces derniers. La direction de Renault s'est engagée, jusqu'à présent, à proposer des missions d'intérim à ses anciens salariés, le temps nécessaire pour eux d'acquérir tous leurs droits. Une solution rejetée en bloc par la CGT et les parlementaires socialistes. Jean-Paul Gauzès et ses collègues de droite, eux, s'engagent à « tenter de retourner une situation qu'ils déplorent ». Les 24,5 millions doivent être placés en réserve, en attendant une nouvelle proposition de la Commission européenne. Thomas Dubois (source Havre Libre)
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