> Presse —« Un tournant pour l'école » |
Lundi 10 Octobre 2011:
« Un tournant pour l'école » Éducation. Le secrétaire général de l'Unsa-Éducation Patrick Gonthier était en visite à Rouen. Il souhaite notamment un moratoire sur les suppressions de postes. Quelques jours après la journée de grève du 27 septembre, Patrick Gonthier, secrétaire général de l'Unsa-Éducation, deuxième fédération du secteur et première pour l'enseignement supérieur et la recherche, s'est arrêté à Rouen. Le responsable syndical vient remonter ses troupes à la veille des élections professionnelles. « Au lendemain de notre journée d'action, nous nous attendions à être reçus par le ministre comme cela se ferait normalement dans n'importe quelle démocratie, or cela n'a pas eu lieu », déplore-t-il. Regrettant d'autant plus ce manque de concertation que « les suppressions de postes sur lesquelles nous demandons un moratoire aggravent très lourdement les difficultés des enseignants, ajoute le responsable syndical. Patrick Gonthier sillonne la France à la rencontre de ses collègues avant les élections professionnelles des 13 et 20 octobre. Il forge ainsi le socle des grandes orientations de la fédération qui regroupe une vingtaine de syndicats. « On voit bien, et des études internationales le disent, que l'ascenseur social est en panne : si l'on fait la corrélation entre l'origine socio-professionnelle des parents et la réussite des enfants, la France n'atteint que le 31e rang sur les 38 nations les plus développées. » Le secrétaire général de l'Unsa-Éducation s'inquiète de la carte scolaire et du système de dérogations attribuées depuis sa « libéralisation » par le gouvernement actuel. « Nous sommes en faveur du maintien de la sectorisation car sinon on voit bien que certains établissements sont particulièrement fragilisés en perdant leurs meilleurs éléments », poursuit-il. À l'approche de l'élection présidentielle, l'Unsa donne son avis sur l'avenir du système éducatif qui est « est à un tournant » selon le leader syndical. « Une des questions essentielles concerne l'autonomie des établissements. Nous sommes favorables à une autonomie de pédagogie mais pas à une autonomie administrative qui permettrait aux établissements de recruter eux-mêmes et donc introduirait des contrats de droit privé pour les professeurs à l'image de ce qui s'est fait en Suède et donc nous ne voulons pas. » Deux modèles s'affrontent si l'on évoque l'éducation du futur. « On peut aller vers un modèle de privatisation avec des chefs d'établissement qui deviennent des managers et une bourse aux enseignants, ou bien on peut choisir une autre voie, celle d'une décentralisation qui ne soit pas synonyme d'une concurrence renforcée entre les établissements. Nous sommes en faveur d'une part d'autonomie tout en restant dans le cadre national. On peut imaginer des dotations en fonction des projets qui permettraient de les pérenniser ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. » V. B. (source Havre Libre)
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