Vendredi 7 Octobre 2011:
Les retraités dans la rue
Social. Tous ont revendiqué des pensions plus élevées et une meilleure prise en charge de la perte d'autonomie.
Geneviève écoute religieusement les propos de Marie-Noëlle Masméjean, l'une des responsables du Collectif des retraités CGT, qui rassemble les unions locales du Havre et d'Harfleur, soit près de 2000 syndiqués retraités. Une centaine d'entre eux était rassemblée, hier matin, dans le square Erignac, face à la sous-préfecture, pour un mouvement national, à l'appel de plusieurs organisations syndicales.
À 58 ans, elle sera « bientôt concernée par la retraite ». « Je suis invalide. J'ai travaillé trente-sept ans et, à 62 ans, je toucherai environ 700 euros, explique la dame en fauteuil roulant. On paie des taxes sur tout, sur les médicaments, sur le transport... je vais chez le kiné deux fois par semaine et à chaque fois je paie 2 euros de taxe. Quand on ajoute le loyer, la nourriture... »
Baisse du pouvoir d'achat
Aujourd'hui, « une femme retraitée touche en moyenne 850 euros par mois et un homme autour de 1200 euros », souligne Marie-Noëlle Masméjean, qui rappelle que « le seuil de pauvreté en Europe est de 945 euros ».
« De 1995 à aujourd'hui, les retraités ont perdu plus de 20 % de pouvoir d'achat. Les loyers, les charges, le chauffage... représentent de 30 à 40 % de nos pensions. » Les syndicats dénoncent également « les nouvelles mesures dites de contribution : l'augmentation de la CSG, le doublement de la taxe sur les contrats de mutuelle... ». En compensation, « la CGT exige un départ à la retraite à 75 % du salaire et un minimum de retraite à 1700 euros comme le Smic ». Autre revendication du syndicat : « La prise en charge de la perte d'autonomie. » « Nous exigeons le droit au respect, à la dignité et à la citoyenneté des personnes de tous âges. Nous demandons l'intégration de l'autonomie dans la branche maladie de la Sécurité sociale », ajoute Marie-Noëlle Masméjean.
Vanessa Leroy
(source Havre Libre)