Jeudi 6 Octobre 2011:
« Une escroquerie sociale »
Politique. Jean-Paul Lecoq est monté au créneau, hier à l'Assemblée, pour défendre les retraités de Sandouville.
« Ce que l'on fait vivre aux salariés est inhumain. D'un côté, Renaud dit ne plus les connaître et, dans le même temps, parce que pas très fière, l'entreprise leur propose de reprendre le travail dans des missions d'intérim. Les salariés, usés, victimes d'une arnaque, voire d'une escroquerie sociale, se voient en plus humiliés par cette proposition ». Hier après-midi à l'Assemblée nationale, Jean-Paul Lecoq, député-maire PC de Gonfreville-l'Orcher, n'a pas mâché ses mots pour défendre le sort de plusieurs centaines d'anciens salariés de Renault – Sandouville en particulier - « dans le désarroi ». Ayant quitté l'usine dans le cadre du Plan de départs volontaires, les plus âgés se retrouvent aujourd'hui dans une drôle de situation. Ils ont soixante ans et ne peuvent plus toucher l'allocation spéciale qui leur était allouée parce que, finalement, trop jeunes de deux ans pour toucher leur retraite ; la réforme, entre-temps, étant passée par là.
Face à cette situation embarrassante, le groupe a proposé de recevoir chacun des salariés concernés, voire, pour certains, de leur proposer des missions. « C'est à Renault de payer la note. L'État, actionnaire, doit contraindre Renault à respecter les droits des salariés. Ils ne demandent pas la charité mais la justice », explique le député qui a demandé au gouvernement de prolonger le dispositif mis en oeuvre dans le cadre du plan de départ volontaire jusqu'à l'âge de la retraite des anciens Renault.
« Chacun doit assumer ses responsabilités », a répandu Xavier Bertrand, le ministre du Travail, qui a souligné que l'Allocation d'équivalent retraite (AER) devait être prolongée.
« Renault doit regarder chaque situation précise. L'État, ajoute-t-il, prend sa part de responsabilités. Dans ce plan de départs volontaires, il faut assumer ses engagements jusqu'au bout et assurer ses responsabilités ». La balle serait donc dans le camp de Renault désormais.
ST. S.
(source Havre Libre)