> Presse —Total : la fusion redoutée |
Jeudi 6 Octobre 2011:
Total : la fusion redoutée Économie. Le géant pétrolier doit annoncer le regroupement de ses activités raffinage et pétrochimie. Deux secteurs représentés à Gonfreville, où les syndicats craignent le pire. Risque de délit d'entrave oblige, la direction de Total et les organisations syndicales restent prudentes, à quelques jours d'une décision décisive pour le géant pétrolier français. Celui-ci a convoqué exceptionnellement pour lundi son comité européen et les instances représentatives du personnel concernées, afin de présenter son vaste projet de réorganisation. « Les annonces plus sensibles viendront après la présidentielle » Le groupe envisage notamment de rassembler sous une même entité ses activités raffinage et pétrochimie, distinctes jusqu'à présent. À l'inverse, une nouvelle branche verrait le jour, uniquement dédiée aux activités marketing. « L'objectif est de recentrer chacune de ces activités autour d'un métier, d'une compétence, pour renforcer les perspectives de croissance », indique la direction, qui réserve par ailleurs « la primeur du détail aux représentants du personnel ». À Gonfreville-l'Orcher , ces derniers ne cachent pas leur inquiétude. Tout d'abord parce que Total y cumule les activités raffinage et pétrochimie sur deux sites géographiquement très rapprochés. Si tous deux sont amenés à fusionner, « il y aura également fusion des services et donc des suppressions d'emplois », assure Thierry Delpeches, délégué CFDT chez Total Pétrochemicals. « Un établissement où l'on a déjà perdu un tiers des effectifs à production constante », déplore Denis Nouvel (CGT). Côté raffinerie, « nous subissons déjà un plan de suppression de 250 emplois », note Philippe Saunier (CGT). Selon des informations publiées à la fin de l'été par le quotidien Les Échos, cette fusion prévoirait un changement de convention collective pour les salariés de la branche pétrochimie, qui profiteraient ainsi de celle, plus intéressante, du secteur raffinage. « De la pommade », estime Denis Nouvel, qui n'évitera pas « les mauvais coups à venir ». À savoir, dans un pays où le secteur du raffinage est déjà en crise, le désengagement redouté de la production nationale au profit d'investissements au Moyen-Orient et en Asie. « Certains sites sont menacés, comme Carling (Moselle, NDLR), on en est certain », confie Denis Nouvel. « Soyez prêts à passer à l'action ! », prévient d'ores et déjà la coordination des syndicats CGT du groupe Total. La direction martèle pourtant sa volonté de mise en oeuvre d'un projet industriel « sans plan social et sans licenciement ». À vrai dire, toutes les organisations syndicales s'accordent à minimiser la sensibilité potentielle des annonces à venir lundi. « Cela se fera sûrement en deux étapes », estime Jacky Pailloux. « Une première phase d'annonces générales dans l'immédiat, la deuxième concernant les coupes salariales viendra après la prochaine élection présidentielle... » Thomas Dubois (source Havre Libre)
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