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Lundi 3 Octobre 2011:

 

Cooper tremble encore

Lillebonne. Deux mois après la fermeture du site de Baclair, les salariés de l'usine du Fond Vallée vivent à leur tour dans l'angoisse de perdre leur emploi.

Après Bolbec, Lillebonne ? La menace est réelle, en tout cas. « Nous sommes dans une situation d'alerte. Pour moi, c'est le début de la fin », redoute Christophe Eude, secrétaire du comité central d'entreprise, à Lillebonne. Ici, la vie n'est plus tout à fait la même depuis la fermeture, fin juillet, du site de Baclair, où plus de trois cents salariés se sont retrouvés sur le carreau. Et si, demain, la petite centaine de salariés de l'usine Lillebonnaise subissait le même sort ? « Il y a danger », prévient Christophe Eude. « Nous voilà désormais complètement isolés. » La récente démission de Stéphane Bergot de son poste de délégué central CGT ne fait que renforcer les craintes. « Désormais, il n'y a plus personne pour nous défendre. On va se faire manger. On sent un ras-le-bol général », soupire Christophe Eude. Pour lui, le compte à rebours est lancé. « Ce serait formidable si nous pouvions encore être là dans cinq ans, mais personnellement, je n'envisage notre avenir qu'à très court terme. »

« Les commandes baissent déjà »

Pour l'instant, l'activité de l'usine de Lillebonne, spécialisée dans la fabrication de caoutchouc, tourne encore à peu près bien. À peu près. « Les commandes commencent à baisser. On nous fait poser des RTT ici ou là. On fonctionne avec cinq équipes, au lieu de six promises par la direction. Celle-ci avance comme prétextes la baisse générale de l'activité, ainsi que des problèmes de livraison en matière première. Ceci dit, compte tenu de la charge de travail actuelle, cinq équipes suffisent largement », poursuit le secrétaire du CCE. D'autres signes ne lui disent rien qui vaille. « Le directeur de Lillebonne vient d'être nommé directeur technique mélangeable à Rennes », précise-t-il. « Il y a de quoi se poser des questions. Quel intérêt Cooper aurait-il à conserver un site de mélangeable à Lillebonne alors qu'il en possède déjà un à Rennes ? Cooper va tranquillement développer nos produits et notre savoir-faire à Rennes, et quand tout sera au point, Lillebonne fermera. Je rappelle qu'à l'origine, Cooper avait prévu de fermer Bolbec et Lillebonne en même temps. »

« Si nous avons décidé de créer douze postes en CDI à Lillebonne, c'est que nous considérons que nous sommes en mesure de maintenir notre niveau d'activité sur ce site », s'est toujours défendu Didier Moullin, le directeur des opérations France Cooper. Tout en précisant : « Nous avons établi des prévisions sur cinq ans, mais nous ne sommes pas à l'abri de problèmes, un effondrement du marché automobile, un niveau de ventes plus faible que nos prévisions ou encore la non-attribution de marchés que nous avons ciblés. »

En l'espace de trois ans, le nombre de véhicules construits en France a chuté de plus de 30 %, passant de trois à deux millions.

F. M.

(source Havre Libre)

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