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Mardi 20 Septembre 2011:

 

Commerces en souffrance

Consommation. La commission d'indemnisation des commerçants pénalisés par les travaux du tramway ne désemplit pas. Certains ont déjà mis la clé sous la porte.

 

« Plus ça va, moins ça va. » Voilà, résumé en quelques mots, l'état d'esprit des commerçants du centre-ville. Ne leur parlez pas des travaux du tramway, ce « maudit tramway » qui plombe leurs chiffres d'affaires depuis maintenant un an et demi. Sens interdits, rues barrées, stationnements impossibles... Deux étés déjà qu'ils voient leurs clients, faute de pouvoir s'arrêter au pied du magasin, filer vers les commerces périphériques et les zones commerciales.

Vingt-cinq dossiers par mois, la CIA ne désemplit pas !

« Oui le commerce souffre », admet facilement Didier Corpet, vice-président de la chambre de commerce et d'industrie en charge du commerce. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. « Chaque mois, la chambre étudie le cas de 25 commerçants victimes du tramway. La plupart sont indemnisés », précise-t-il. Créée pour compenser les pertes de chiffre d'affaires des commerçants, la CIA (commission d'indemnisation amiable) ne désemplit pas. Le tribunal de commerce comptabilise « une vingtaine de fermetures directement liées aux travaux du tramway. Et beaucoup de petits commerçants en souffrance car, depuis l'an passé où nous étions déjà dans les travaux du tramway, leurs réserves financières ont filé... » Pour eux, le tramway, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Classé en commerce de destination, celui chez qui on va par besoin, l'artisan est moins touché par les fermetures. Mais souffre comme les autres. Au point que la chambre des métiers observe chez ses bouchers, boulangers, coiffeurs... un changement de stratégie : « Pour pallier la baisse de leur activité et les pertes de chiffre d'affaires, ils ne recrutent pas d'apprentis », explique Hervé Lallart responsable de l'antenne havraise.

L'après tramway se prépare

« L'attractivité globale de la ville est abîmée par le chantier du tramway, résume Didier Corpet. S'ajoutent « aux travaux et à la crise, les changements d'habitude des consommateurs, Internet, grandes surfaces ».

Il promet pour les aider à passer le cap, « des opérations ponctuelles de dynamisation du commerce. Et une réflexion à plus long terme, en lien avec les associations de commerçants, sur les flux de circulation, vélos, piétons, voitures, pour les aider à faire les bons choix. Rénover, rendre plus attractif son commerce doit leur permettre de préparer aujourd'hui l'après tramway et de renforcer notamment le commerce de l'hyper centre-ville ».

Autre idée avancée par le vice-président de la SCI, « ouvrir au moins un midi dans les rues piétonnes, le vendredi par exemple, pour aller (re) chercher le client ». Une nécessaire remise en question des commerçants en somme « qui, poursuit-il doivent comprendre que ce qui leur arrive n'est pas seulement dû au tramway ».

Marie-Christine Urset

(source Havre Libre)

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