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Vendredi 16 Septembre 2011:

 

Soins hospitaliers en danger

Social. Le personnel soignant du pavillon Soret, à Flaubert, maintient la pression et poursuit la grève.

Toutes les mains se lèvent pour voter la reconduction du mouvement de grève. Hier après-midi, devant la porte du pavillon Soret de Flaubert, les délégués syndicaux de Sud, CGT et CFDT ont fait le point avec le personnel hospitalier.

En grève depuis le 10 août dernier, les agents du service de soins de suite et rééducation de l'hôpital ne cèdent pas. « La situation n'a pas évolué depuis notre rencontre, lundi, avec Édouard Philippe, maire et président du conseil de surveillance du GHH. Nous ne savons toujours pas si les agents sur le départ vont être remplacés et si les postes vacants vont être enfin pourvus », indique Françoise Gosset, déléguée SUD. Alors cet après-midi, ils s'inviteront tous à l'assemblée générale prévue dans le hall de Monod. Lundi, ils se feront entendre lors du CTE (comité technique d'établissement).

Les agents se battent pour préserver la qualité des soins aux patients. Or, le manque d'effectifs se fait cruellement sentir. Le personnel dénonce l'absence de planning fixe, les appels à domicile pour obliger les agents à revenir travailler et évoque même différentes pressions et menaces subies. Le remplacement d'une infirmière qualifiée, en juillet, par une élève infirmière avait mis le feu aux poudres. « Une situation qui s'est reproduite le week-end dernier. L'élève s'est retrouvée seule dans le service, avec une aide-soignante, pour gérer 24 patients. Ces pratiques sont une mise en danger des patients mais aussi des personnels, s'affligent les participants de l'assemblée générale. On ne peut pas cautionner cela.»

« Nous sommes inquiets »

Et le problème ne touche pas que les infirmières. Les aides-soignantes et les agents de service hospitalier sont aussi concernés. « Les agents de service hospitalier sont chargés de l'entretien. J'ai vu un service dont les sols n'ont pas été nettoyés durant huit jours. À l'heure où on parle d'hygiène et de maladies nosocomiales, nous sommes très inquiets », souligne Françoise Gosset.

« Manque de personnel mais manque aussi de moyens, précise Maryvonne Houssay, ergothérapeute. Depuis 2007, le GHH ne remplace plus les fauteuils roulants. On est obligés de les bricoler. Certains se cassent et les passions tombent. » Tous soulignent, en revanche, le soutien des familles des patients, tant dans leur lutte que dans le quotidien. « Il n'est pas rare de voir des familles donner à manger aux patients des chambres voisines. J'ai même vu une dame avec le balai-brosse faire le ménage. On a beau dire de ne pas le faire, il faut avouer que cela rend service. N'empêche, on a honte de ces situations », avouent Françoise Gosset, de Sud et Michel Cherati de la CGT. Dans l'assemblée, un homme résume la situation : « C'est de la maltraitance

institutionnelle ».

M-A. M.

(source Havre Libre)

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