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Vendredi 16 Septembre 2011:
Les recettes bidon de l'UMP contre le chômage Dans un rapport présenté, hier, à Nicolas Sarkozy, la majorité présidentielle reprend l'idée de faire travailler les titulaires du RSA. Les chômeurs percevront un maigre salaire en contrepartie, mais leur contrôle est renforcé. Chantage au RSA, acte l l. Après la sortie scandaleuse de Laurent Wauquiez, qui voulait imposer aux titulaires du revenu de solidarité active (RSA) de travailler gratuitement pour conserver leurs droits, Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP remet le couvert, version light. Il a présenté, hier, un rapport à Nicolas Sarkozy, proposant d'expérimenter 10 000 contrats aidés d'une journée par semaine, qu'il seraient payés cette fois-ci 214 euros net par mois. Dans un second temps, 150 000 bénéficiaires du revenu de solidarité active seraient concernés. En mai, 1,87 millions de foyers touchaient le RSA, dont 673 000 en complément d'un salaire. Pour Marc-Philippe Daubresse, l'allocation est en bout de course. « On a atteint les limites du système, puisque le nombre d'allocataire du RSA activité (qui vient en complément d'un petit salaire) stagne depuis deux ans. » Sous-entendu, les titulaires du RSA activité se complaisent dans leur semi-activité et ne font pas d'efforts pour obtenir un boulot à temps plein. Pour le Mouvement national des chômeurs et précaires, MNCP, « l'emballage ne trompe pas : on stigmatise des personnes exclues de l'emploi en les transformant en feignants volontaires et en parasites coûteux ». Avec ce système, les chômeurs basculeront du RSA socle, sans aucun revenu complémentaire, au RSA activité. Ils devraient en contrepartie percevoir 130 euros de plus par mois, d'après les savants calculs de l'UMP. Ce « travail » est donc pseudo-rémunéré. Mais la répression des chômeurs est accentuée. Si le titulaire du RSA refuse ces contrats uniques d'insertion (CUI), il pourra rapidement voir ses droits suspendus. Pour les chômeurs, qui ont déjà des comptes à rendre à Pôle emploi, l'étau se resserre. Sylvette Uzan-Chomat, membre du bureau national du SNU Pôle emploi, est atterrée. « Certains titulaires du RSA ne peuvent pas retourner immédiatement dans un emploi... Cette contrepartie demandée aux chômeurs me fait penser à cette ancienne pratique qui consistait à leur faire récurer les fossés, c'est archaïque. » Si on les examine à la loupe, ces contrats aidés consistent en des travaux de jardinage ou de collecte des déchets... Une main-d'oeuvre bon marché Difficile de croire qu'ils vont remettre les titulaires de RSA sur les rails de l'emploi durable. Ces cobayes vont surtout constituer une main-d'oeuvre bon marché. Alors que l'État pourrait tout aussi bien leur proposer des contrats aidés à temps plein. De son côté, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, n'a pas manqué de comparer ce projet a du « travail déguisé ». D'autant que l'addition risque d'être salée pour l'État. La mesure évaluée à 420 millions d'euros serait financée en partie par le fonds national de solidarité active (FNSA), créé pour payer le RSA, et actuellement excédentaire. Comme le souligne Sylvette Uzan-Chomat, cette manne pourrait être utilisée à meilleur escient. « On accentue la contrainte au lieu de donner plus d'indemnisation, et de relancer la politique de l'emploi. » Paralysé face au chômage de masse, le gouvernement préfère accuser le manque de motivation des demandeurs d'emploi. Cécile Rousseau (source l'Humanité)
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