> Presse —Un ascenseur social en panne |
Jeudi 15 Septembre 2011:
Un ascenseur social en panne Rond-Point. Le cercle Condorcet a réfléchi aux problèmes de l'enseignement avec Damien Pernet. L'école a-t-elle perdu son rôle d'ascenseur social ? C'est la question que se sont posée les membres du cercle Condorcet à leur séance de rentrée. Pour y répondre, ils avaient invité Damien Pernet, le président en Seine-Maritime de l'UFAL, l'Union des familles laïques. Selon la thèse de la méritocratie républicaine, rappelait-il « l'école serait une institution porteuse de justice et de mobilité sociale », ce qui se traduirait par l'émancipation intellectuelle, l'intégration sociale et sa fonction d'ascenseur social. La massification apparue dans les années 80 peut s'inscrire dans ce schéma mais, soulignait l'intervenant « faire un enseignement de masse, ça ne veut pas dire que la méritocratie fonctionne ». Divers tableaux de chiffres présentés à l'assistance permettaient de constater un déterminisme bien réel, dû à l'origine sociale, dans les parcours professionnels des étudiants, un déclassement social lié à l'âge ou encore corrélation entre le niveau du diplôme et la précarité chez les 15-29 ans. M.Pernet maintenait toutefois « l'école reste un facteur d'ascension sociale ». Pour lui « l'école est un ascenseur social beaucoup moins rapide aujourd'hui que pour les générations d'après-guerre et le déterminisme social reste actif et facteur d'inégalités ». Dans le contexte de la société précaire que nous connaissons aujourd'hui, il faut, estime l'animateur de l'UFAL « penser le diplôme et l'école autrement ». Venait ensuite une réflexion sur la responsabilité des politiques de l'enseignement menées depuis trente ans. Des choix budgétaires et diverses réformes étaient dénoncés. L'exposé se terminait par une série de propositions. Parmi elles : revenir sur la RGPP, la révision générale des politiques publiques lancée en 2007 par M. Fillon et rendre les postes supprimés, « former – c'est une évidence – les enseignants à leur métier », revenir sur la réforme du bac pro en trois ans, ouvrir davantage de classes d'intégration pour les élèves dont le français n'est pas la langue maternelle, ou encore « tisser plus de passerelles entre filières générales et professionnelles ». Le dialogue s'engageait alors avec la salle... (source Havre Libre)
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