> Presse —Le monde enchanté de Laurence Parisot n'a rien d'enchanteur |
Mercredi 14 Septembre 2011:
Analyse Le monde enchanté de Laurence Parisot n'a rien d'enchanteur La réalité de Laurence Parisot dépasse son personnage de la bande dessinée publiée cet été dans l'Humanité. « Pour le moment, nous avons, dans l'économie réelle, une situation stable », a déclaré hier matin la patronne du Medef, lors de sa conférence de presse mensuelle. « Nous avions enregistré un ralentissement au début de l'été, ajoute-t-elle. Mais aujourd'hui, à la sortie de l'été, il n'y a pas d'aggravation de ce ralentissement. » On croit rêver ! Tout va donc très bien, assure-t-elle, en prétendant s'appuyer sur l'analyse du conseil exécutif du Medef qui réunit les principaux dirigeants des fédérations patronales. « Nous avons ainsi une bonne représentation de l'économie réelle », insiste-t-elle. De telles déclarations, le jour où le président du directoire de PSA, Philippe Varin, déclare vouloir « mettre son groupe en position de réagir face à un éventuel retournement des marchés », ne manquent pas d'air. Chez Toyota, on s'apprête à faire de même. Et que dire des raisons de la mise à l'arrêt du dernier haut-fourneau d'ArcelorMittal à Florange ? Les signes se multiplient du ralentissement de la croissance et les prévisionnistes envisagent désormais la possibilité d'un retour de la récession. On en connaît la cause essentielle : un ralentissement de la demande, avec une consommation des ménages en recul, et un recul des investissements publics et des entreprises. Et pour le Medef, qu'en est-il des marchés financiers et des banques ? « Il ne faut pas oublier que la dégradation de la situation des banques est liées aux dettes des États », affirme sa patronne. Il ne faut donc pas « se tromper sur les solutions à mettre en oeuvre » : « l'assainissement des finances publiques doit rester une priorité » mais il faut aussi permettre la croissance et donc « surtout pas alourdir les charges ». Le récit enchanté du monde de Laurence Parisot passe pourtant les bornes de l'indignation quand elle affirme que « nous sommes en train de payer une légèreté collective, une facilité que nous avons tous eue, citoyens, gouvernements, politiques, à penser qu'on pouvait indéfiniment s'endetter par un recours sans risque aux marchés financiers ». « Légèreté », « facilité » ? Les salariés pressurés, les ouvriers de PSA condamnés au chômage technique ou aux licenciements, les intérimaires virés, les 4,5 millions de chômeurs, les près de 8 millions de pauvres vivant en France... apprécieront. Olivier Mayer (source l'Humanité)
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