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Jeudi 8 Septembre 2011:
Budget : le gouvernement persiste dans l'inéquitable Lors du débat sur le plan d'austérité gouvernementale à l'Assemblée nationale, la question de la « règle d'or » rebondit avec une polémique entre la droite et le PS. De leur côté, les députés PCF et Parti de gauche confirment leur opposition.
Affaiblir les politiques publiques et faire payer la crise financière aux peuples. Tel est le premier point commun des deux parties d'un même texte de loi (qui fera l'objet d'un seul vote), l'un pour liquider le deuxième plan européen de sauvetage de la Grèce, l'autre pour mettre en place, en France, des mesures de rigueur pour résorber la dette. Le second point commun, c'est que, contrairement à ce que nous disent les tenants de l'austérité, dans l'un et l'autre cas, ces mesures freinent la croissance et font reculer l'emploi. C'est vrai en Grèce. C'est la réalité en France, où non seulement la croissance, et donc l'emploi, est en recul en 2011, mais, en 2012, alors même que les mesures de rigueur devraient jouer (11 milliards), la perspective de croissance est revue à la baisse : 1,75 % contre 2,5 % prévus initialement. Des mesures soi-disant « équitables » François Baroin, ministre de l'Économie et des Finances, ouvrant, hier, le débat de l'Assemblée nationale, a déclaré que « ces mesures visent le retour à 3 % de déficits publics en 2013 ».Elles sont « équitables », affirme contre toute évidence le ministre. Et de poursuivre, sans honte : « Ce plan constitue, après les réformes structurelles comme celle des retraites que nous avons mise en œuvre, le moyen de protéger notre modèle social » ! Polémiquant sur le manque de « responsabilité des socialistes », le ministre s'interroge : « Comment peut-on être contre la règle d'or aujourd'hui et pour après la présidentielle ? » Allusion aux déclarations des candidats aux primaires socialistes François Hollande et Ségolène Royal, et ce au moment où « le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Zapatero, est en passe de faire adopter » la règle d'or. D'ailleurs, le président (UMP) de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a dit espérer, lors d'un point de presse, « l'abstention des élus socialistes pour, demain, faire passer cette disposition constitutionnelle ! », peut-être même « avant la présidentielle ! » Sur cette question, Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS, refuse « de servir de marchepied à Nicolas Sarkozy ». Il poursuit, quelque peu sur la défensive : « Que le gouvernement respecte déjà les critères de Maastricht et du pacte de stabilité ! » Avant de dénoncer « ce plan d'austérité » véritable « radeau de la Méduse »... Et de proposer des recettes nouvelles comme la suppression de niches fiscales ou celle d'en finir avec la défiscalisation des heures supplémentaires. De son côté, le porte-parole des députés communistes, citoyens et du Parti de gauche (PG), Roland Muzeau, tout en réaffirmant l'opposition des élus PCF-PG à la règle d'or, observe que « le plan du gouvernement est à des années-lumière de ce qui devrait être fait. Depuis 2002, les gouvernements de droite ont multiplié par deux les niches fiscales ». Pour le député communiste des Hauts-de-Seine, « ce sont les couches moyennes qui sont les dindons de la farce du gouvernement ». Pour lui, il est urgent de mettre en place une autre fiscalité taxant le capital et les hauts revenus qui pourrait rapporter « 50 milliards ». Roland Muzeau craint que ce plan entraîne « un budget 2012 conduisant à la récession ». La droite ayant repoussé la motion de rejet et le renvoi en commission demandés par le groupe PS, l'examen du projet devrait se poursuivre aujourd'hui pour un vote solennel dans la foulée. Mais le débat dans le pays sur la nécessité d'une véritable politique de relance favorable à la croissance et à l'emploi, lui, ne fait que commencer. Max Staat (source l'Humanité)
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