> Presse  « Les droits d'inscription, une machine de ségrégation sociale »

 

Vendredi 2 Septembre 2011:

 

« Les droits d'inscription, une machine de ségrégation sociale »

Bernard Thibault,

Secrétaire général de la CGT.

« La loi d'août 2007, dite loi LRU (libertés et responsabilités des universités) a renforcé l'autonomie des universités, il s'agit en fait du désengagement de l'État qui, sous le vocable de "responsabilités et compétences élargies",contraint l'université française à financer par ses propres moyens la totalité de ses activités. La formation de la jeunesse ne constitue plus un investissement pour la nation, mais un investissement individuel pour les étudiants et les familles. Ainsi, la continuité territoriale fondatrice de légalité républicaine tend à céder la place à l'élitisme et à la privatisation. La mise en place de pôles d'excellence se substituant au maillage universitaire de proximité concentre les étudiants dans les grandes villes et accentue le problème du logement étudiant. De la même façon, au financement public se substitue le financement privé dont une grande partie sera supportée par les jeunes et leurs familles. Dans ce contexte, la question des droits d'inscription et leur augmentation constitue une véritable machine de ségrégation sociale. Aujourd'hui, non seulement la jeunesse est la principale victime de la précarité et du chômage mais les moyens de son émancipation que constituent la formation et la qualification lui sont rendus de plus en plus inaccessibles.

La CGT exige un service public d'enseignement supérieur permettant à chacun de devenir un adulte libre et responsable qui dispose des moyens nécessaires à son insertion dans la vie sociale et à sa réalisation en tant que personne et citoyen.

Pour la CGT, le diplôme reste un facteur déterminant d'insertion professionnelle et de promotion sociale. C'est de lui et non directement de l'origine sociale que dépendent avant tout les chances d'exercer une profession de cadre. Parallèlement, nous avons conscience qu'il convient d'agir dans les entreprises lorsque celles-ci exigent un excès de diplômes au regard de l'emploi à occuper ou lorsqu'elles refusent la reconnaissance de la qualification acquise pour fixer la rémunération en conséquence. La CGT réaffirme le maintien du caractère national des diplômes contrairement aux tentatives répétées du gouvernement qui veut lui substituer, au nom d'une prétendue professionnalisation, un système de certification à la botte du patronat. »

(source l'Humanité)

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