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Jeudi 1er Septembre 2011:

Une rentrée sous le couperet des suppressions de postes

Enseignants et syndicats s'inquiètent des conséquences de surpressions de postes jugées

« suicidaires » pour la prochaine rentrée scolaire, particulièrement dans le secondaire où l'on décompte près de 80 000 élèves de plus pour 4800 professeurs de moins.

Pressé de faire autant avec moins, les chefs d'établissement estiment que les élèves les plus défavorisés paieront les premiers la facture des choix gouvernementaux qui seront l'un des enjeux de la campagne présidentielle.

« C'est inédit : il y a plus de quinze ans que le second degré n'est pas confronté à une telle augmentation d'effectifs d'élèves parallèlement à des suppressions importantes de postes. Ça ne peut que coincer », souligne Daniel Robin, co-secrétaire du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.

Après 50 000 suppressions de postes entre 2007 et 2010 le gouvernement en a programmé 16 000 pour cette rentrée avant 14 000 en 2012, soit au total 80 000. Selon un décompte du Snes-FSU, 79 536 élèves de plus feront le 5 septembre leur entrée dans le secondaire – un effet du « mini baby-boom » de l'an 2000 – avec 4800 enseignants de moins.

« Les mathématiques sont implacables. Vous augmentez le nombre d'élèves, vous diminuez le nombre de profs, il n'y a pas 36 solutions : la première, c'est d'augmenter les effectifs par classe, la seconde c'est de supprimer des enseignants », explique Daniel Robin.

Des cours supprimés

Selon une enquête du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) menée en mars 2011 auprès de 1501 collèges et lycées et intitulés « À quel prix les établissements vont-ils payer la rentrée techniquement réussie ? », les heures supplémentaires flambent et ne reposent que sur la bonne volonté des enseignants.

En raison des ajustements auxquels les chefs d'établissement sont contraints, des enseignements optionnels, comme les langues, les disciplines artistiques, mais aussi des dispositifs d'aide personnalisée vont être supprimés ou réduits « Le ministère insiste avec raison sur l'importance des systèmes qualitatifs d'aide individuelle, mais c'est justement ce type de choses qui est sacrifié en premier par les établissements pour pouvoir boucler leur rentrée », rapportait lundi Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, lors d'une conférence de presse.

Les fédérations et syndicats de l'Éducation nationale appellent d'ores et déjà à une journée de grèves et de manifestations le 27 septembre contre les suppressions de postes.


 

Chatel ne retire pas le manuel contesté par des élus UMP

Éducation. 80 députés UMP, soutenus par Jean-François Copé, contestent un chapitre sur l'identité sexuelle.

Le ministre de l'Éducation nationale n'exerce pas

« droit de vie et de mort sur un manuel scolaire », a répondu hier Luc Chatel aux 80 députés UMP réclamant le retrait d'un manuel de sciences dont ils contestent un chapitre sur l'identité sexuelle des individus. Les élus, dont plusieurs députés de La Droite populaire, ont écrit au ministre pour lui demander de retirer un manuel Hachette de «SVT » (Sciences et vie de la terre) de la classe de première dont le chapitre 9, intitulé

« Devenir femme ou homme – Vivre sa sexualité », aborde la théorie du genre. La « théorie du gender », apparue aux États-Unis dans les années 70, avance que masculinité et féminité sont des constructions sociales. Luc Chatel a précisé sur RTL que les programmes de l'Éducation nationale ne faisaient pas référence à cette théorie mais qu'il n'avait pas à intervenir dans les choix éditoriaux de tel ou tel éditeur scolaire.

« Le ministre de l'Éducation nationale n'est pas chargé d'éditer les manuels. Le ministère est chargé de rédiger les programmes », A-t-il expliqué. « Ensuite, ces programmes sont mis à disposition d'éditeurs scolaires, et les éditeurs ont une totale liberté éditoriale », a-t-il ajouté.

Pour les élus UMP, la théorie du genre est « une théorie philosophique et sociologique qui n'est pas scientifique ».Dans le manuel en question, il est écrit que « le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle » mais que « ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou féminin ». « Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et le contexte socioculturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l'autre », poursuit le manuel.

Critiques virulentes

Les députés contestataires ont reçu hier le soutien du secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Le Parti socialiste et le syndicat Unsa-Éducation ont pour leur part dénoncé une initiative rétrograde.

« Sur la forme, il n'appartient pas au pouvoir politique de déterminer le contenu des manuels, mais aux autorités scientifiques qui en sont chargées », dit le PS dans un communiqué.« Sur le fond, la droite montre une nouvelle fois sa vision totalement rétrograde des identités de genre », ajoute-t-il.

L'Unsa-Éducation s'indigne de « cette démarche dogmatique qui prétend imposer une conception aux antipodes de ce que reconnaît le droit français en termes de respect – et non de simple tolérance – de l'orientation sexuelle de chaque individu ».

(source Havre Libre)

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