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Mercredi 31 Août 2011:
Éducation L'aide aux élèves pâtit de la rigueur Le Snes déplore les 4800 postes supprimés en collèges et lycées. Les dispositifs d'aide individuelle sont les premiers à en souffrir, relèvent les chefs d'établissement. Plus d'élèves, moins de profs. Jusqu'ici, cette équation macabre du ministère de l'Éducation concernait avant tout les écoles élémentaires. En cette rentrée 2011, elle va s'appliquer également aux établissements du second degré, collèges et lycées. Selon les calculs du Snes-FSU, qui tenait hier sa conférence de presse de rentrée, la hausse du nombre d'élèves est désormais générale : dans les collèges (+ 35 500), en raison de l'arrivée en 6e de la génération du baby-boom de l'an 2000, mais aussi dans les lycées professionnels (+ 27 130) et, pour la première fois depuis huit ans, dans les lycées généraux et technologiques (+ 16 900). Au total, le syndicat prévoit près de 80 000 élèves en plus dans le secondaire... tandis que le gouvernement supprime 4800 postes. « C'est une rentrée assez inédite du point de vue des chiffres, a confirmé hier Frédéric Rolet, cosecrétaire générale du Snes-FSU, lors d'une conférence de presse. En comparaison, en 2007, il y avait 6100 profs en moins, mais aussi 46 500 élèves en moins. » Graves problèmes Compte tenu de la natalité française (de moins de 780 000 naissances avant 2000, on est passé à plus de 820000 aujourd'hui), cette augmentation du nombre d'élèves va durer encore des années. « Il faudrait prévoir des recrutements, souligne Daniel Robin, autre cosecrétaire général, Or, le nombre de postes aux concours externes a baissé de 50 % depuis 2002. À tel point que, cette année, faute de reçus suffisants. » Selon le syndicat, ce déficit de moyens « ne peut pas ne pas poser de graves problèmes dans un certain nombre d'établissements ». Ce que confirme le syndicat des personnels de direction. Selon une enquête du SNPDEN, présentée hier et réalisée auprès de 1500 établissements, ce sont les dispositifs d'aide aux élèves en difficulté qui font les frais, en premier, des suppressions de postes. Pour pouvoir boucler leur rentrée, plus de 33 % des établissements ont limité le nombre de cours à effectifs réduits ; 27 % ont supprimé des « actions de remédiation » (comme l'aide personnalisée instaurée par la réforme Darcos !) et 23 % ont abandonné des « projets éducatifs ». Pis : les établissements difficiles sont les plus touchés. « Les retraits de moyens se font en priorité là où les moyens supplémentaires avaient été mis », constate l'enquête. Origines sociales « Le ministère insiste sur l'importance des systèmes qualificatifs d'aide individuelle mais on s'aperçoit que c'est justement ce type de choses qui est sacrifié en premier, note Philippe Tournier, le secrétaire général du SNPDEN. Au final, les origines sociales des élèves vont avoir toujours plus d'impact sur leur réussite scolaire. » Exactement ce que les études Pisa reprochent au système scolaire français... Laurent Mouloud (source l'Humilité)
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