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Samedi 27 Août 2011:

Parti socialiste

Chaque candidat entend jouer sa propre partition

Déjà bousculé par la crise - et sommé par le pouvoir de se positionner sur la « règle d'or » budgétaire -, le Parti socialiste a quelque peu répondu en ordre dispersé, même si un semblant de déclaration collective s'ébauchait à l'issue d'un bureau national, mardi. Finalisé la semaine dernière le programme de son université d'été, qui s'ouvre ce vendredi à La Rochelle, se trouve finalement contraint d'intégrer largement la crise de la dette. Pas de débat direct entre les candidats à la primaire sur les solutions mais des plénières sur cinq thèmes distincts où chacun des prétendants exposera ses vues. Martine Aubry ouvre ainsi le bal cet après-midi, autour de la crise et l'euro avec deux de ses fidèles, Henri Emmanuelli et Élisabeth Guigou, François Hollande interviendra à son tour sur la croissance en présence de Pierre Moscovici, le coordinateur de sa campagne.

La mise en scène inhérente au rendez-vous de La Rochelle et la perspective de la primaire obligent les candidats à privilégier un thème afin d'exister dans la campagne interne. De la démondialisation d'Arnaud Montebourg en passant par la réforme fiscale de François Hollande ou la gouvernance économique européenne de Martine Aubry, les candidats gardent malgré tout un socle commun sur la crise. À l'exception de Manuel Valls prêt à des discussions avec le pouvoir, l'ensemble des prétendants rejettent la règle d'or. En revanche, il y a accord sur l'objectif d'un retour du déficit public à 3 % du PIB d'ici à 2013, comme le préconisent les textes européens. Dès le départ le projet du Parti fut d'ailleurs bâti en fonction de la réduction de la dette puisque la moitié des nouvelles recettes dégagées est d'ores et déjà destiné à cet objectif. Pour marquer sa différence avec la majorité, Martine Aubry a jeudi mis l'accent sur la nécessité d'un retour à la croissance : « On réduit les déficits, mais on accroît les risques d'une récession », a déploré la maire de Lille en évoquant le financement d'investissements d'avenir. « Nous attendions vraiment des mesures de relance de l'activité

économique », a répondu consécutivement Ségolène Royal.   

 Lina Sankari

Parti communiste français

Élever le niveau du débat à gauche

Halte au bourrage de crâne ! Pendant trois jours, de vendredi à dimanche, dans le village vacances dédié au tourisme social des Karellis, en Savoie, près de Saint-Jean-de-Maurienne, le Parti communiste va mettre ses journées d'été à profit pour faire entendre une autre voix sur la crise que « celle des tenants du système qui est la seule qu'on entend sans répit depuis deux mois », explique Patrice Bessac, responsable de l'université d'été et de la formation militante au PCF. Le temps fort des débats étant le moment d'échange, vendredi soir, avec les 600 participants attendus, en présence de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et le candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, venu en voisin des journées du Parti de gauche (PG) qui se tiennent en Isère. Avant que Pierre Laurent ne se rende lui-même aux journées du PG pour un meeting du Front de gauche, dimanche.

Au lendemain de l'annonce par le premier ministre d'un nouveau plan d'austérité de 11 milliards d'euros, la définition d'une issue progressiste à la crise est l'exigence montante de cette rentrée. Alors que la pétition du PCF contre la vie chère a déjà récolté plus de 180 000 signatures cet été, et en attendant le grand rendez-vous de la riposte de la Fête de l'Humanité, l'université d'été du PCF se veut un moment de cette construction. « Avec ce temps de formation militante, de décryptage et enjeux de la crise et d'élaboration de solutions, nous faisons le pari de l'intelligence populaire, contre les dérives autoritaires des dirigeants européens qui veulent gouverner sans les peuples », poursuit Patrice Bessac. L'université d'été entend approfondir le débat à gauche, dont une partie se montre de plus en plus sensible à la pression du discours de la droite sur la dette et sur la

« règle d'or » budgétaire qui lierait les mains d'un futur gouvernement. « Certains socialistes et certains écologistes courent comme des andouillettes derrière la note AAA des agences de notation financière. Mais le rôle de la gauche n'est pas de caresser les marchés financiers, il est de leur reprendre le pouvoir et de gouverner contre eux », souligne Patrice Bessac        

Sébastien Crépel                          

Parti de gauche

Décrypter le brouillage entretenu par le pouvoir

Sans nul doute que le « remue-méninges » qu'organise le Parti de gauche (en collaboration avec cinq autres formations du Front de gauche) sera marqué par la « riposte » à « la politique d'austérité décrétée » par le gouvernement. Mais bien avant l'ouverture des travaux de ce troisième rendez-vous estival, vendredi, samedi et dimanche, à Grenoble (Isère), Martine Billard, coprésidente du PG, a fustigé le plan annoncé par le premier ministre François Fillon : « La justice fiscale et sociale version UMP, ces "pas touche aux rentes ni à la finance et austérité pour les peuples !" »

Selon elle, la taxation sur les hauts revenus « revient en fait à augmenter en catimini l'ISF que le même gouvernement vient de diminuer ». D'autant que cette mesure, rappelle-t-elle, ne sera que temporaire, pendant que les attaques contre les dépenses publiques seront permanentes », poursuivi la députée de Paris. Plus généralement, le Parti de gauche estime que l'endettement de la France n'est qu'un « prétexte » censé « faire peur »,selon Jean-Luc Mélenchon (le Monde 24 août). le candidat du Front de gauche refuse toute règle d'or, car elle « oblige à une purge sans précédent dans le pays » et tout dogme d'un déficit ne dépassant pas 3 % du PIB. Et formule un certain nombre de mesures susceptibles de juguler la récession, mais en prenant l'argent « là où il est ».

Ainsi préconise-t-il la taxation des revenus du capital au même titre que ceux du travail, rappelant qu'aujourd'hui ces derniers sont imposés à « 40 % contre 18 % » pour les revenus du capital. « L'égalité de contribution de tous les revenus au bien commun est pour moi la piste centrale »,explique Jean-Luc Mélenchon. D'autres pistes ont été étudiées, comme, par exemple, la création d'une quinzaine de tranches d'imposition, dont la dernière serait taxée à 100 %. Laquelle ne concernerait « que 0,05 % des contribuables » et toucherait « les revenus de 360 000 euros annuels », soit « 20 fois le revenu médian du pays ». Sans attendre l'échéance de 2012, le Parti de gauche veut décrypter le brouillage entretenu par le pouvoir, même si la tache s'avère

« rude ». 

Nina Kaci                                           

(source l'Humanité)

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