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Vendredi 19 Août 2011:

 

Le PCF trouble le repos de Sarkozy au cap Nègre

Élus et militants communistes régionaux ont manifesté, hier, sur le lieu de vacances du chef de l'État pour « faire payer les banques, pas les peuples ! ».

Le Lavandou (Var),

envoyé spécial.

Si Nicolas Sarkozy était sorti, hier matin, pour son tour à vélo quotidien, du domaine du cap Nègre où il prend quelque repos entre deux allers-retours fébriles à l'Élysée, il aurait sans doute été interpellé par le responsable communiste Robert Injey qui lui aurait dit tout le mal qu'il pensait de sa rencontre de la veille avec Angela Merkel. « Avec la règle d'or imposée par l'Allemagne à tous les États de la zone euro, à commencer par la France, ce qui est promis, c'est de l'austérité pour tous les peuples », estime le dirigeant national du PCF. Cécile Dumas, nouvelle secrétaire départementale du PCF des Alpes-Maritimes et son alter ego dans le Var, Alain Bolla, conseiller régional de Paca, auraient ajouté : « 2008 fut un pic de la crise du système capitaliste et des centaines de millions d'euros ont été injectés pour sauver les banques avec la promesse qu'il y aurait un changement de politique et une moralisation du capitalisme. Or, depuis, la politique des gouvernements européens n'a pas changé d'un iota, au contraire, les mesures prises, notamment par la France, n'ont fait qu'aggraver la situation. »

Mais le président de la République n'a pas montré le moindre boyau, se contentant, selon une rumeur locale, d'un bref jogging sous les pins dans la propriété des Bruni-Tedeschi. Cela au grand dam des quelques touristes qui espéraient le photographier en grimpeur de cote de popularité flashé par la presse people. Ainsi la quarantaine de militants et d'élus communistes qui, autour de Christine Sampéré, de la Seyne-sur-Mer et d'Emmanuel Gaziello, de Nice, s'étaient rassemblés devant le lourd portail du « Domaine du cap Nègre », se sont-ils contentés de déployer un grand calicot sur lequel on pouvait lire sous la signature PCF : « Faisons payer les banques, pas les peuples ! » Un slogan quelque peu daté que ne manquait pas d'actualiser Robert Injey tout en avançant quelques propositions : « La Banque centrale européenne doit changer d'orientation. Actuellement elle prête à des banques privées qui aussitôt, mais à un taux plus élevé, prêtent aux États endettés. Il faudrait au contraire que la BCE prête directement aux États à taux zéro, ce qui pour la France représenterait une économie très substantielle. » Tandis que des tracts sont distribués à des passants, piétons ou cyclistes, qui semblent accablés autant par la chaleur ambiante que par les inquiétantes perspectives de la rentrée de septembre, Robert Injey poursuit devant la presse : « Quant à notre déficit, il faudrait en faire l'inventaire pour savoir de quoi il est exactement composé et, pour le résorber, agir sur les recettes, c'est-à-dire, notamment, taxer le capital à hauteur du travail. » L'élu communiste niçois n'est pas en revanche, un chaud partisan de l'émission d'euro-obligations comme le souhaitait, sans l'obtenir toutefois auprès de la chancelière allemande, le président français. « Ce n'est pas la solution car ce serait rester prisonnier des marchés financiers, la gauche n'a rien à y gagner ! » souligne-t-il. Au-delà du cap Nègre ce dernier message sera-t-il entendu sur les rives sociales libérales ?

Philippe Jérôme

(source l'Humanité)

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