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Samedi 13 Août 2011:

 

Nouvelle journée d'action des Indignés dans le pays

Le mouvement, soutenu très largement par l'opinion, prend encore de l'ampleur et un nouveau temps fort de la mobilisation est en préparation pour ce samedi, avec des manifestations dans plusieurs grandes villes.

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Après la manifestation historique qui s'est déroulée à Tel-Aviv et a rassemblé 300 000 personnes, les dirigeants du mouvement cherchent maintenant à diversifier la mobilisation. Celle-ci n'a pas faibli, contrairement aux attentes du premier ministre Benyamin Netanyahou. De manière plus surprenante, le quotidien Haaretz évoque le danger que le mouvement en arrive au « stade de l'ennui » avec une possible « perte d'intérêt » et ajoute dans un éditorial au ton paternaliste : « Même si les gens sont moins nombreux à se mobiliser à la prochaine manifestation et même si les médias décident de ne plus couvrir ce qui se passe (à Tel-Aviv), les organisateurs ne doivent pas se décourager. » Stav Shafir, l'une des porte-parole de la contestation interrogée sur un possible essoufflement du mouvement, a répliqué qu'au contraire « les protestations ne cessent de s'amplifier avec désormais 80 camps de tentes de protestation disséminés dans le pays ».

Le leader étudiant Itzik Shmuli a même mis en garde Benyamin Netanyahou contre le risque de violences à l'image des émeutes qui se produisent depuis le début de la semaine en Angleterre. « L'exemple d'un mouvement de protestation complètement hors de contrôle pourrait être un signe d'avertissement à Netanyahou de ce qui risque d'arriver si la population s'aperçoit que le dialogue n'est pas sincère. Cela pourrait conduire à une explosion de la colère ici », préfère-t-il avertir. Et d'ajouter tout en soulignant la nature pacifique de la contestation : « Nous voulons un processus sincère et vrai afin d'apporter des solutions réelles et un changement des priorités économiques. »

Contestation très élevée

Selon un sondage rendu public mardi, la popularité du mouvement de contestation reste très élevée. Il est soutenu par 88 % des Israéliens, tandis que 53 % d'entre eux affirment être prêts à participer à des manifestations. Samedi, les manifestations se dérouleront à Beer-Sheva (Sud) et Afoula (Nord). « Nous avons décidé de ne pas organiser de manifestations à Tel-Aviv, mais d'appeler à des défilés dans tout le pays. L'important est de prouver que la protestation ne se limite pas aux habitants de Tel-Aviv », explique Stav Shafir.

« BBI VA-T'EN ! »

Mais il ne se passe pas un jour sans que des défilés ne soient organisés. C'était le cas, mercredi, à Jérusalem. Les manifestants, qui se sont rendus devant le domicile du premier ministre, criaient : « Le peuple veut la justice sociale », « Bibi va-t'en ! ». Commentant l'annonce faite la veille par le gouvernement d'une augmentation de

10 % du prix de l'électricité, Dana Ganel, un manifestant, se disait « pas surpris du tout. Netanyahou est un néolibéral et c'est l'essence même de sa politique économique. Mais nous ne le supportons pas. Il doit comprendre qu'il a face à lui une nation entière ».

Alors qu'une commission composée d'experts nommée par le gouvernement est supposée faire une série de propositions dans les prochaines semaines, les récentes déclarations ministérielles ne peuvent qu'inquiéter les Israéliens. Loin d'être l'écoute de leur demande, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, dont le parti d'extrême droite détient les clés de la coalition au pouvoir, vient de dire : « Le problème numéro un d'Israël, c'est la menace que constitue l'Iran, qui peut tirer des missiles jusqu'au cœur de Tel-Aviv, et pas la crise sociale. »

P. B.

(source l'Humanité)

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