> Presse —La bourse de Paris replonge |
Jeudi 11 Août 2011:
La bourse de Paris replonge France. Nouvelle séance noire hier pour la bourse de Paris plombée par des rumeurs de dégradation de la note Française, elle cède plus de 5 % et les valeurs bancaires s'écroulent. La bourse de Paris a terminé en chute de 5,45 % hier, au terme d'une séance noire, plombée par des rumeurs de dégradation de la France, malgré les démentis rapides du gouvernement et de l'agence Fitch, ainsi que la dégringolade des valeurs bancaires. Après avoir ouvert dans le vert et connu un début de séance calme dans la matinée, le CAC 40 a commencé à dévisser peu avant 15 h 00 et n'a cessé de creuser ses pertes jusqu'à la clôture. L'indice a finalement terminé en abandonnant 173,20 points à 3 002,99 points dans un volume d'échanges très étoffé de 7,703 milliards d'euros, témoignant de la nervosité des investisseurs. « C'était une séance folle. Le secteur bancaire n'avait pas été attaqué aussi violemment depuis 2008 », souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse. « On est dans une atmosphère de panique, le marché joue à se faire peur. Il y a eu une attaque en règle, une spéculation à la baisse, mais surtout une phobie générale », poursuit le gérant. Le secteur bancaire a particulièrement été attaqué, Société Générale perdant jusqu'à 21 % en séance. Ces valeurs souffraient du fait que la Grèce pourrait étendre son programme d'échanges d'obligations afin d'y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés. « Les rumeurs les plus folles ont aussi couru, certains parlent même d'une éventuelle dégradation de la note française par une agence de notation », a indiqué un analyste parisien sous couvert d'anonymat, tout en reconnaissant « naviguer dans la plus grande obscurité ». Les nombreux démentis sur cette dégradation n'ont pas réussi à apaiser l'incendie. L'agence franco-américaine Fitch, visée par les rumeurs, a rapidement réagi, confirmant que la note actuelle de la France était encore à AAA et sa perspective stable. Le ministre des Finances, François Baroin, a également démenti « formellement » ces bruits, selon l'entourage du ministre. « Il est clair que des investisseurs jouent la carte de la peur car cette dégradation de la France est largement infondée, à mes yeux. Les trois grandes agences de notation (Fitch, Moody's, Standard and Poor's) ont très récemment renouvelé leur confiance dans la note française », a souligné un analyste. À la clôture, le constat était dramatique pour le secteur financier : Société générale a chuté de 14,74 % à 22,18 euros, Crédit Agricole de 11,81 % à 6,07 euros et Axa de 10,64 % à 10,04 euros. Pas de vacances pour les ministres La France prendra le 24 août prochain les mesures nécessaires pour que ses objectifs de réduction des déficits publics soient atteints quelle que soit l'évolution de la situation économique, a annoncé le ministre de l'Économie François Baroin. S'exprimant à l'issue d'une réunion de travail à l'Élysée mercredi, il a fait part de la « détermination absolue » de Nicolas Sarkozy pour que ces objectifs soient tenus cette année et en 2012. Le président de la République, qui a interrompu ses vacances sur la côte varoise, avait convoqué à l'Élysée le Premier ministre François Fillon, plusieurs ministres, et le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, pour une réunion de travail « d'anticipation et d'état des lieux de la situation économique » au vu des soubresauts actuels des marchés. Le chef de l'État a profité de l'occasion pour défendre à nouveau la nécessité d'inscrire dans la Constitution une règle d'or sur la limitation des déficits, avant de repartir pour le Cap Nègre hier en fin d'après-midi. Dénonçant une manoeuvre politicienne à l'approche de la présidentielle, les dirigeants socialistes ont exclu de voter cette initiative. Le Parti socialiste regrette également que la réunion sur la situation financière d'hier matin n'ait débouché sur aucune mesure fiscale ni impulsé aucune « politique nouvelle » pour répondre à la crise. Dans un communiqué, Harlem Désir a demandé au président de la République « de sortir de son obstination idéologique dangereuse en matière fiscale ». Face à la crise, le principal parti d'opposition français juge que le gouvernement n'a pas d'autre choix que de revenir sur les avantages accordés aux plus hauts revenus. (source le havre libre)
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