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Mardi 9 Août 2011:

Les responsables politiques français inquiets

La gauche réclame la taxation des capitaux mais diverge sur une autre politique économique européenne et mondiale.

Si l'Élysée a estimé que le silence est signe de sang-froid à l'annonce de la dégradation de la note américaine, les partis et leurs élus, de droite comme de gauche, ont quant à eux vivement réagi à la décision de Standards & Poor's et à ses conséquences redoutées sur l'économie mondiale.

Pour le PCF, « il s'agit certes d'une première dans l'histoire des USA », qui confirme que « ce sont les marchés financiers qui commandent (…) Les répercussions sur l'économie mondiale vont être terribles et ce n'est pas une réunion du G7 qui mettra un terme à cette danse macabre », il en appelle à une « refonte complète des institutions financières internationales, à une monnaie commune mondiale » et « à la taxation des transactions de capitaux et des profits financiers ».

De son côté, le PS a estimé que la France avait besoin d'une « réforme fiscale ambitieuse » pour lutter « contre ce cercle vicieux de la faible croissance et du surendettement », à la place « des demi-mesures, des demi-accords et des demi-compromis » à l'américaine, à l'instar du récent compromis entre la Maison-Blanche et le Congrès sur la dette américaine, qualifié de « totalement injuste au plan social et fiscal et économiquement dangereux », de même que l'accord de Bruxelles du 21 juillet, que le PS juge apte à répondre à « l'urgence grecque » mais insuffisant « au-delà ». Il plaide pour la mise en place en Europe « de politiques budgétaires communes, de la mise en oeuvre d'une taxation des mouvements de capitaux, de l'émission d'eurobonds, pour le renforcement de la coopération et de la coordination économiques et fiscales ». Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste, dénonce quant à elle des « décisions prises par la zone euro en 2008 qui ne sont toujours pas appliquées » comme « la taxation des mouvements de capitaux, la réforme du système bancaire, l'interdiction de spéculer sur les dettes des États ».

À droite, Dominique de Villepin, président de République solidaire, appelle pour sa part  « au rassemblement » en 2012, qui passe, selon lui, par « la rigueur nécessaire, non pour plaire aux marchés mais pour se libérer d'eux ». Seule l'UMP, par la voix du député Sébastien Huyghe, se satisfait de la note stable de la France (AAA, note maximale) et salue « le résultat de la volonté sans faille » de Nicolas Sarkozy et du gouvernement et de sa « politique d'assainissement des comptes publics de notre pays ».

Sébastien Crépel

(source l'Humanité du lundi 8 août)

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