> Presse —Dette américaine : vers un compromis boiteux ? |
Lundi 1er Août 2011:
Dette américaine : vers un compromis boiteux ? Le risque grandit d'un accord au détriment des dépenses sociales entre républicains et démocrates, qui ne pourrait que renforcer la perspective d'une rechute de la croissance. « To be or not to be », être ou ne pas être. C'est la question que l'on se posait encore dans la soirée d'hier quant à l'imminence de la conclusion d'un accord entre républicains et démocrates pour relever le plafond de la dette américaine. Le chef de la minorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, indiquait pour sa part qu'il était en passe d'être conclu mais l'on semblait plus prudent côté démocrates. Ainsi, le sénateur Charles Schumer indiquait de son côté que, certes, le Congrès était « très proche » d'un accord mais que la manière de réduire le déficit constituait le principal objet des débats. Il a précisé que les démocrates continuaient de s'opposer aux réductions des dépenses allouées aux programmes de sécurité sociale, Medicare et Medicaid. Les réductions de dépenses du secteur de la défense seraient par ailleurs d'une « ampleur équivalente » aux réductions des dépenses non militaires, a-t-il ajouté. « Il n'y a pas d'accord. L'horloge tourne », a même affirmé David Plouffe, un proche conseiller du président Barack Obama. Le débat porte à la fois sur l'importance du relèvement du plafond de la dette publique et sociale que les élus de l'Union permettraient à l'administration Obama d'atteindre, sur le calendrier de cette hausse et sur l'importance, la nature et l'échéance des coupes budgétaires qu'elle devrait réaliser pour parvenir malgré tout à une réduction du déficit budgétaire. Le sénateur républicain McConnell indiquait que l'accord sur lequel travaillent la Maison-Blanche et les dirigeants des deux partis permettrait d'aboutir à 3000 milliards de dollars de baisse des dépenses sur dix ans. Il a également affirmé que le compromis ne prévoyait aucune hausse d'impôts sur les plus riches. Selon David Plouffe, le conseiller d'Obama, l'accord porterait sur un relèvement immédiat du plafond de la dette auquel seraient adjoints 1000 milliards de dollars de réductions budgétaires. Une commission serait ensuite créée dont la tâche serait d'identifier d'autres postes pouvant être soumis à des réductions avant la fin de l'année. Le débat a quelque chose d'une discussion sur la quadrature du cercle. Cela d'autant qu'il intervient peu après la publication des chiffres sur la croissance de l'économie américaine révélant un risque de rechute dans la récession et la persistance d'un chômage de haut niveau. Ainsi, un expert du FMI, tout en incitant à la recherche d'un compromis, expliquait récemment qu'« un nouveau coup de frein à l'activité économique n'est certainement pas souhaitable ». Pierre Ivorra (source l'Humanité)
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