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Mercredi 28 Juillet 2011:

 

Déficit : la polémique s'installe

Politique. Critiques carabinées à gauche, défense concertée à droite, la règle d'or s'impose d'ores et déjà comme un des sujets de la campagne pour la présidentielle à venir.

L'appel de Nicolas Sarkozy à l'union sacrée pour remettre en ordre les finances publiques de la France a pris un tour polémique, le gouvernement accusant l'opposition de prendre le parti des déficits.

« Il n'y a pas le choix : ou on est pour les déficits, ou on est pour la règle d'or » a déclaré hier sur France Info la ministre du Budget Valérie Pécresse. « l'affaire grecque a changé la donne en Europe. Tous les pays européens ont dit qu'ils allaient se doter d'une règle stricte de retour à l'équilibre budgétaire », a renchéri Valéry Pécresse. Le ministre de l'Économie, François Baroin, a estimé sur France 2 que les socialistes français étaient les « seuls socialistes au monde » à ne pas vouloir accompagner le gouvernement « sur une règle fondamentale qui va fixer une garantie pour la France ». Les deux favoris de la primaire socialiste pour la présidentielle de 2012, Martine Aubry et François Hollande, ont dénoncé chacun de leur côté mardi une

« opération de pure communication » du chef de l'État avec sa proposition de règle d'or qui imposerait à tous les gouvernements de limiter les déficits publics. Le président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, a dénoncé en retour une « ficelle un peu grosse ». « Nicolas Sarkozy devrait se soucier vraiment de la dette et non faire de la politique médiocre plus de neuf mois avant d'affronter le jugement des Français », dit-il dans une interview au Parisien aujourd'hui en France, en faisant valoir que le dernier gouvernement à avoir significativement réduit la dette de la France était celui de Lionel Jospin entre 1997 et 2002. Dénonçant une manoeuvre « politicienne », Ségolène Royal a prédit que Nicolas Sarkozy ne s'appliquerait pas à cette règle à lui-même puisqu'elle n'entrerait en vigueur qu'en 2013, après l'élection présidentielle. Puis se lançant dans une métaphore, « c'est comme si un conducteur sans permis prétendait donner des leçons de conduite » a déclaré la candidate lors d'un point de presse, le jugeant que le chef de l'État avait doublé le déficit « qui est passé de 50 à 100 milliards » depuis son accession à l'Élysée.

À l'extrême-droite aussi, la présidente du Front National, Marine Le Pen, a critiqué les « artifices de communication de Nicolas Sarkozy pour tenter de se présenter comme un gestionnaire vertueux », appelant le président à se « mettre enfin au travail, au service des Français, pour réduire notre dette au lieu de passer son temps à faire de la communication électoraliste. »

Aubry persiste et signe

Martine Aubry promet un milliard d'euros et 10 000 emplois publics au monde de la culture en cas de victoire à l'élection présidentielle de 2012, dans une tribune publiée mercredi dans Le Monde. Attaquée par la droite sous l'angle de l'irresponsabilité budgétaire, l'ancien numéro un du Parti socialiste souligne qu'une hausse de 200 millions d'euros par an pendant cinq ans du budget de la culture n'est qu'une goutte d'eau par rapport aux

« cadeaux fiscaux » de l'actuel gouvernement.

« J'ai proposé une évolution de 30 à 50 %, 200 millions d'euros de plus par an pour l'État. C'est un redéploiement que l'on peut assumer, au regard des cadeaux fiscaux que nous supprimerons »,écrit la maire de Lille, favorite avec François Hollande de la primaire du PS.

« Un milliard d'euros, c'est moins que le coût pour l'État de la récente réforme de l'impôt sur la fortune ! Cet effort commencera par le financement de 10 000 emplois d'avenir, 10 000 jeunes formés à la médiation culturelle », poursuit-elle.

Martine Aubry évoque d'autre part la nécessité de consolider et de rendre plus juste un régime, « l'intermittence […] qui permet à des milliers d'artistes de faire face aux aléas de la création, et qui donne le temps et la liberté d'inventer ».

(source le havre libre)

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