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Dimanche 24 Juillet 2011:

 

L'UMP attaque le droit de grève

Jean-François Copé, secrétaire général du parti sarkozyste, emboîte le pas de la droite populaire, interface de la droite et de l'extrême droite, pour monter à l'assaut d'une des principales conquêtes des salariés depuis 1791.

La droite est à l'acné de son mépris de classe. Seule concession au grondement populaire, un partage des tâches. Le droit de grève est de nouveau sur la sellette avec une offensive du parti sarkozyste se saisissant d'un mouvement des salariés d'Air France. Lesquels sont précisément contraints à cette réaction en raison du choix de la période, propice aux mauvais coups, visant à aggraver leurs conditions de travail ainsi que de la qualité du service aux usagers. (Voir l'Humanité du 21 juillet),

Après la montée au créneau de Lionel Luca (UMP, droite populaire) – proche du nouveau ministre des Transports Thierry Mariani - qui avait dénoncé « ce mépris insupportable pour ceux qui ne sont en rien responsables du conflit », et sa proposition de loi visant à « l'interdiction de la grève durant les périodes de départs et de retours massifs de vacances », c'est Jean-François Copé, le patron de l'UMP, qui a assuré la seconde vague de l'assaut : il a stigmatisé « des préavis de grève dont chacun sait qu'ils vont prendre en otage les Français ». Tout en minimisant les motifs de la colère des salariés : « Dans les autres pays du monde, ce genre de chose ne se passe pas et pourtant les conditions de travail dans certains pays sont infiniment plus mauvaises. »

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, a fait mine de tempérer : « Une modification du droit de grève ne se fait pas sur un coin de table. » Porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse ne voit pas de

« circonstances exceptionnelles » qui justifieraient l'interdiction.

En 2007, le candidat de la droite promettait la revanche a ses soutiens patronaux et financiers. Visés : Mai 68 et le Front populaire. Aujourd'hui, lUMP propose de revenir sur la loi Le Chapellier du 14 juin 1791, la loi Waldeck-Rousseau du 25 mai 1884 et, pour faire bon compte, sur la Constitution du 27 octobre 1946 inspirée du programme du Conseil national de la Résistance. Pas de répit dans la bataille idéologique, et une mise en scène à vocation électorale en terres frontistes déjà bien rodée. On lance un pavé dans la mare comme un test jalonnant un préconditionnement de l'opinion publique. Et l'on alimente un débat d'autant plus sonore qui fonctionne comme un masque acoustique. Ou une diversion.

Dominique Bègles

(source l'Humanité)

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