> Presse —L'armée d'Israël arraisonne le Dignité al-Karama |
Mercredi 20 Juillet 2011:
L'armée d'Israël arraisonne le Dignité al-Kamara Pour empêcher le navire Dignité al-Kamara d'atteindre Gaza, Netanyahou a fait donner sa marine de guerre pour le contraindre à faire route vers le port d'Ashdod. Les passagers, dont onze Français, ont été de fait arrêtés. Les 16 passagers du Dignité Al-Karama (dont 11 Français et une journaliste israélienne) ont sans doute pu deviner, aux premières lueurs de l'aube, les côtes de Gaza. Mais la veille au soir, déjà, il était difficile d'entrer en contact avec eux. Les autorités israéliennes, on le sait, disposent de tous les moyens de la technologie moderne pour brouiller en partie les communications. C'est ce qu'elles ont fait avant d'envoyer plusieurs navires arraisonner le Dignité, ce navire qui avait pu passer entre les mailles du filet mis en place par la Grèce, ce poste avancé de l'Union européenne pour la défense d'Israël, ils avaient dû user d'un subterfuge en déclarant naviguer à destination du port égyptien d'Alexandrie, puis annoncer qu'ils modifiaient leur cap pour tenter de gagner le territoire palestinien. Des commandos de la marine israélienne sont donc montés à bord du bateau français qui tentait mardi de forcer le blocus maritime de la bande de Gaza et l'ont contraint à faire route vers le port d'Ashdod, plaçant de fait les passagers en état d'arrestation. Fort heureusement, aucun incident lors de l'intervention n'a été signalé. L'association AFPS inquiète après les menaces d'Israël La marine israélienne était rentrée en contact dans la matinée avec l'équipage, l'informant qu'il était « sur une route menant à la zone placée sous blocus maritime de sécurité au large de la côte de Gaza » et le sommant de renoncer à son projet. Selon un journaliste de la chaîne de télévision Al Djazira présent à bord, la marine israélienne avait prévenu l'équipage qu'elle prendrait le contrôle du bateau s'il n'obtempérait pas. L'association France Palestine solidarité (AFPS) – dont le président, Jean-Claude Lefort, et la vice-présidente, Claude Léostic, se trouvent à bord – parle d'un « acte de censure militaire » et a dit ses craintes : « Nous sommes sans nouvelles des passagers et exprimons notre inquiétude au vu des menaces proférées par Israël contre la flottille. » Elle demande aux autorités françaises de prendre leurs responsabilités, de protéger les passagers et d'appeler Israël à ne pas recourir à la violence. Il est vrai qu'en mai 2010, un commando israélien avait tué neuf ressortissants turcs se trouvant sur une flottille au large de Gaza. Le blocus israélien est pourtant illégal au regard du droit international et nuit au développement économique d'un territoire où 1,5 million d'habitants dépendent de l'aide humanitaire internationale. Mutisme du Quai d'Orsay sur le sort des Français Le ministère français des affaires étrangères, habituellement si disert lorsqu'il s'agit de la Libye ou de la Syrie, n'a pas un mot de condamnation devant l'attitude israélienne. Pis, alors que onze ressortissants français risquent de se retrouver dans les geôles israéliennes, le porte-parole d'Alain Juppé explique : « Nous avons plusieurs fois déconseillé à nos ressortissants de participer à cette nouvelle flottille cherchant à forcer le blocus de la bande de Gaza, eu égard aux risques sécuritaires qu'ils prennent dans cette entreprise. Ces initiatives ne peuvent que renforcer les tensions dans le contexte actuel. » (sic) Le ministère peut bien ajouter que « la position de la France sur le blocus de Gaza est claire et constante : il doit être levé », ces paroles ne sont pas suivies d'actes. Dans une lettre au premier ministre, François Fillon, le député européen Patrick Le Hyaric a exprimé sa « plus vive protestation » et a demandé quelles dispositions il comptait prendre pour exiger d'Israël « la libération immédiate et sans condition » des passagers du bateau. Par ailleurs, un rassemblement s'est tenu, hier soir à Paris, pour protester contre l'attitude de Tel-Aviv. Pierre Barbancey (source l'Humanité)
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