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Lundi 11 Juillet 2011:

Bernard Lavilliers, chanteur, poète et plus si affinités

Le chanteur, voyageur, aventurier est de retour sur la Grande Scène pour chanter les Causes perdues sur des musiques tropicales, Le samedi 17 septembre.

À l'âge de soixante-cinq ans, Bernard Lavilliers est toujours en mouvement. Que ce soit en tournée sur scène ou bien en voyage, quelque part au bout du monde. En septembre, il s'autorisera une halte mais pas n'importe où : sur la Grande Scène de la Fête de l'Huma, devant ce public qu'il aime tant et qui le lui rend bien. Fin observateur de son époque, Lavilliers symbolise à lui seul l'ouverture sur le monde, les autres, l'étrange étranger. En exil perpétuel, cet éternel voyageur de la chanson sait encore, après 19 albums, donner du rythme et des rimes à ses colères. Chanteur engagé, rocker itinérant et artiste toujours rebelle, il est, depuis les années soixante-dix et son premier album, le Stéphanois, un témoin particulier des douleurs et des maux de notre monde. Grâce à son timbre de crooner, il chante sans relâche le quotidien, l'injustice, l'antiracisme. Il nourrit sa poésie au fil de ses voyages et des rencontres qu'il offre en partage au public. Chacune de ses haltes, en Amérique latine, aux Caraïbes, aux États-Unis, en Afrique ou en Asie, est un prétexte pour revenir avec, dans sa besace, un nouvel album empreint de nouveaux rythmes et de mélodies finement ciselées. Ainsi a-t-il rapidement teinté son rock de world music ou de « musique tropicale », comme il préfère l'appeler. Avec son anarchisme à la Léo Ferré, sa référence, voire son père spirituel, pour les mots, il trouve souvent le ton juste pour parler de sujets difficiles, disséquer l'actualité brûlante. Songwriters, ses protests songs, sont autant de piques à l'ordre bourgeois, au libéralisme sauvage. Lavilliers sera toujours du côté des opprimés, jamais du côté du plus fort. Gentilhomme de fortune, il n'a jamais rien renié de sa propre histoire, rien oublié de ses combats d'antan et continue, aujourd'hui encore, à jouer ses chansons dans les usines occupées.

Cette année, il sera en prime sur scène auréolé de sa première victoire de la musique, pour le meilleur album de chansons, Causes perdues et musiques tropicales, reçue en février dernier. Il était temps qu'il se voie ainsi récompensé pour cet album. Mais cette victoire vaut pour tous les autres et pour toutes ses chansons qui, depuis des années, nous accompagnent et ne nous ont jamais lâchés. Bourlingueur dans l'âme, Lavilliers ressemble à cette Fête de l'Humanité. Il est ici parmi les siens, ses frères et soeurs de combat, d'inquiétude et de révolte. Toujours insoumis, parfois désenchanté, sur un air de salsa ou d'accordéon, ses apparitions à la Fête, c'est comme lorsqu'on retrouve un vieil ami qu'on aurait perdu de vue et qui débarque comme s'il nous avait quittés la veille.

Il chantera son dernier album, alliant à la beauté des textes des rythmes chauds et envoûtants. Des causes perdues qu'il souhaite faire revivre à travers une foi inébranlable... en l'homme. Figure incontournable de la chanson française et une des têtes d'affiche de la Fête, Bernard Lavilliers saura faire vibrer et danser tout le public de la Grande Scène, au son des rythmes tropicaux, de riffs de guitare enfiévrés, de superbes mélodies rageuses dont il détient le secret de fabrication

Hugo Jolion-David

(Fête de l'Huma, 16, 17 et 18 septembre)

(source l'Humanité du jeudi 7 juillet)

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