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Mardi 5 Juillet 2011:

 

Cooper, le clap de fin

Bolbec. Où en sont les salariés et comment fonctionne l'entreprise à moins d'un mois de sa fermeture ? Inventaire avant liquidation.

Cooper Standard France est né officiellement le 2 mai dernier des suites de la fusion entre Cooper Standard Automotive et la société des polymères Barre Thomas, basée à Rennes. Une fusion synonyme de fermeture, le 31 juillet prochain, du site de Baclair à Bolbec, où 316 salariés vont se retrouver sur le carreau. Le point sur la situation

Quelle procédure de licenciement ?

Les premières lettres de licenciement auraient dû tomber en début d'année, avec plusieurs vagues de départ successives. « Mais dans notre combat, nous avons réussi à gagner huit mois de salaire et à maintenir l'ensemble des effectifs jusqu'au bout », soulignent les représentants syndicaux. Ceux-ci ont joué la montre en retardant autant que possible la procédure du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi). Du coup, les salariés ne recevront pas leur notification de licenciement avant la fin août. Mais un autre courrier devrait leur être adressé à partir du 18 juillet pour des propositions de reclassement. Soixante-douze postes sont à pourvoir en France et quelques autres à l'étranger. Le salarié a le « choix » entre accepter une proposition de reclassement ou être licencié. La prime de licenciement s'élève à 28 000 €, plus 1500 €, minimum, par année d'ancienneté.

Quel rythme de travail ?

« L'entreprise tourne sept jours sur sept, pratiquement 24 heures sur 24. On nous fait même bosser les jours fériés. L'entreprise est pressée de faire les stocks pour fermer », fustige Alain Eudier, délégué SUD Chimie.

« Nous avons des équipes de suppléance pour le week-end, la direction a fait appel à une quarantaine d'intérimaires, et nous avons également des salariés de la Barre-Thomas qui viennent ici pour se former », ajoute-t-il. Paradoxe, l'entreprise tourne plein pot alors que l'outil industriel tend à se raréfier. « La moitié des machines est déjà partie », relève Pascal Langlois, représentant CGT. Hier, trois secteurs de l'unité de fabrication devaient, à leur tour, cesser toute activité.

Quelle ambiance entre salariés ?

Entre ceux qui luttaient pour sauver leur emploi et ceux qui se battaient pour leur prime de licenciement, l'ambiance fut parfois tendue entre les Cooper. « Mais aujourd'hui, l'heure est à la morosité. Tout le monde a bien compris qu'on était tous dans la même galère », confie Alain Eudier. « La direction nous dit que la procédure doit s'accélérer parce que les gens en ont marre. Normal. Quand on nous retire une à une  les machines, chacun réalise parfaitement ce qui va se passer derrière. »

Quel avenir pour le site de Baclair ?

Si le site de Baclair, propriété de Cooper Standard Automotive, comprend 16 hectares de terrain et 20 000 m² de surface couverte. L'ensemble est estimé à 5 M€. Des rumeurs ont circulé concernant d'éventuels repreneurs, mais aujourd'hui, la situation semble au point mort. « Nous devons nous réunir avant la fin juillet pour faire le point avec la direction du site de Baclair et la cellule de crise mise en place par la communauté de communes Caux Vallée de Seine. Il y aurait, paraît-il, quelques touches. De toute façon, on ne s'attend pas à quelque chose de merveilleux. Si un investisseur vraiment intéressé s'était manifesté, nous en aurions été informés », déclarent les représentants syndicaux. La réindustrialisation du site de Baclair ne serait-elle pas un voeu pieux ? « Mais il va bien falloir que Cooper trouve une solution pour ne pas s'asseoir sur 5 M€», répondent les organisations syndicales.

F. M.

(source le havre libre)

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