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Samedi 2 Juillet 2011:

 

Une « curiosité » politique qui attire un public dépassant les clivages

Le choix d'un lieu ouvert dans un quartier populaire parisien explique en partie le renouvellement du public attentif à la constitution d'un « pôle de stabilité et d'union à gauche ».

Depuis la campagne de 2005 contre le traité constitutionnel européen, cette France-là vivait en apnée. Mercredi soir, la France « belle et rebelle » qui avait emporté l'un des derniers combats politiques victorieux – avec la lutte contre le CPE – est ressuscitée.

Le public, mêlant jeunes participants et militants confirmés, dépassait les frontières habituelles du Front de gauche (PCF, Parti de gauche, Gauche unitaire). Ces observateurs, dont la venue était facilitée par le choix du lieu ouvert, dans un quartier populaire, ont senti « un souffle nouveau ». Manu, la trentaine largement entamée, est de ceux-là. « Revenu » dans un meeting politique, ce qu'il n'avait pas fait depuis plusieurs années. « Les affiches placardées dans le 17e arrondissement m'ont séduit. » Peut-être « un peu trop centrées sur la personne de Mélenchon », mais il était « curieux de voir le bonhomme ».

La quinquagénaire Michèle assistait à son premier meeting. Plutôt « gauchissante », dit-elle, et « déçue par le NPA », « trop dans la posture anticapitaliste, pas assez dans le concret ». Elle aurait eu tendance à « voter pour Besancenot » mais n'a jamais pris la carte : « Au NPA, beaucoup regardent le Front de gauche avec envie. Ils vont venir, comme  moi. » Sur scène, Clémentine Autain vient de lancer un appel à « ceux qui ont cru au NPA et qui en sont déçus » : « je veux leur dire de venir avec nous ». « C'est assez fin »,  juge Nicolas, militant PCF. Même si « la question de la culture politique commune » se poserait avec ces nouveaux venus...

Au fond, quelques militants communistes ont zappé les premiers discours, « entendus et réentendus », pour venir voir « la bête curieuse ». Avec appréhension, n'ayant « pas voté pour lui » lors de la consultation. Mais « il nous a donné des gages », reconnaissent-ils. Néanmoins, ils attendent de voir « les grandes lignes du programme partagé » pour décider s'ils prendront « une part active à la campagne ». Rendez-vous est fixé à la Fête de l'Humanité, où le programme sera dévoilé. D'ici là, souhaite Michèle, « il faudrait que la diversité reste notre force », sous peine de « handicaper la campagne ».

Grégory Marin

(source l'Humanité)

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