> Presse —La fraude médiatique du président Éric Ciotti |
Lundi 27 Juin 2011:
La fraude médiatique du président Éric Ciotti Tout beau le reportage de TF1 sur le contrat de sécurité parentale mis en place dans les Alpes-Maritimes. Mais faux ! Dans la série quotidienne « défense et illustration du sarkozysme », Jean-Pierre Pernaut, dans le 13 heures de TF1 du 23 juin dernier, a diffusé un reportage sur le « contrat de responsabilité parentale », qui consiste à sanctionner les parents des enfants fréquentant plutôt l'école buissonnière. Il a été, depuis, retiré du site Web de TF1. Et pour cause : c'est un grossier « bidonnage », comme on dit dans le métier. La mère de famille éplorée qui, au cours de l'interview, vient pratiquement baiser les mains d'Éric Ciotti pour le remercier d'avoir mis en place dans les Alpes-Maritimes ce nouveau dispositif dont la clé répressive consiste à supprimer les allocations familiales aux « mauvais parents », non seulement n'a pas d'enfant mais se trouve être une attachée de presse du conseil général dont le « monsieur sécurité » de l'UMP est le président. C'est Jacques Victor, conseiller général communiste, récemment réélu à Nice qui a levé ce lièvre. Ce 23 juin il lui est, en effet, venu aux oreilles cette histoire racontée par des personnels ayant eu tout le loisir de se brancher sur TF1, l'ouverture de la séance plénière du conseil général qui se fait d'ordinaire de bon matin ayant été repoussée en fin d'après-midi. Et pourquoi, s'il vous plaît ? Parce qu'Éric Ciotti accompagnait ce jour-là Nicolas Sarkozy, en précampagne dans les Yvelines, pour vanter les vertus et le bilan du contrat de responsabilité parentale. « Éric, tu peux être fier de la loi qui porte son nom », a déclaré le président de la République. Moins fiérot était le lendemain le président du conseil général azuréen au moment où son attachée de presse qui aurait fait preuve de zèle, lui présentait sa démission. Il n'y a pas que chez les parents d'élèves des quartiers populaires que le sens des responsabilités se serait quelque peu émoussé... Le chauve qui peut d'une majorité présidentielle actuellement en grand péril électoral multiplie ces derniers mois les expériences se prétendant sécuritaires dans son laboratoire des Alpes-Maritimes pompant de-ci de-là sur son voisin de paillasse lepéniste quelques affreuses « idées » pour culpabiliser les pauvres. Dernière en date : la constitution au sein des services du conseil général des Alpes-Maritimes d'une brigade spéciale d'agents non assermentés (contrairement à ceux de la CAF) chargés de traquer les « fraudeurs du RSA ». À cette occasion, l'ancien et brillant élève de Science-Po, entré dans la carrière comme factotum chez Christian Estrosi, élu député à Nice en surfant sur la vague bleue de 2007, a lancé le concept de « fraude sociale ». Ce sera peut-être le nouveau cheval de bataille idéologique du candidat de l'UMP à la présidentielle. À moins que, prochainement victime d'une pulsion masochiste, le vibrionnant député Ciotti ne propose une loi sur la... fraude médiatique ! Philippe Jérôme (source l'Humanité)
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