> Presse —André Chassaigne : « Nous allons mettre un coup de pied dans la fourmilière » |
Vendredi 24 Juin 2011:
André Chassaigne : « Nous allons mettre un coup de pied dans la fourmilière » Le député du Puy-de-Dôme qui a recueilli près de 37 % juge que les candidats aux élections législatives comme à l'élection présidentielle devront être « l'incarnation des exigences populaires ». HD. Que pensez-vous du vote des communistes ? André Chassaigne. Dès l'annonce des résultats de la consultation, j'ai déclaré que désormais le peuple de France disposait d'un Parti communiste en bon ordre de marche pour les échéances décisives de 2012. Cette unité des communistes et leur capacité de conviction et d'action sont pour le peuple de France la seule garantie de faire aboutir son désir d'en finir avec le mal-vivre, de faire aboutir sa volonté de reprendre sa vie en main se construire un avenir, un avenir libéré des forces de l'argent. C'est cette volonté et que nous porterons concrètement au sein du Front lors de la présidentielle et des législatives. Parce que l'heure est grave, parce que la menace d'une régression sociale inouïe est programmée par les libéraux de tous bords, parce que les forces obscures de l'extrême droite menacent. J'ai appelé chaque communiste, quel qu'ait pu être son choix, à entrer et à participer sans retenue à la bataille qui s'engage. Car il est clair que le Parti communiste sera la force décisive du Front de gauche. HD. Comment envisagez-vous cette campagne ? A. C. Être au contact du peuple comme jamais. Donc sur le terrain. Tout est fait et tout va être fait pour limiter la campagne à une sorte de spectacle réduisant le rôle des citoyens à celui de spectateurs de joutes entre élites quel que soit leur bord. Nous allons mettre un grand coup de pied dans la fourmilière. Nous le ferons sur des terrains très concrets. Exemple : le chômage est intenable, c'est une catastrophe humanitaire, il hypothèque notre avenir, celui de nos enfants, celui de notre pays et des peuples de l'Europe tout entière. Nous proposons aux citoyens d'élaborer ensemble un plan pour en finir. L'exigence d'« un mandat pour éradiquer le chômage des jeunes » doit devenir une volonté populaire. Voilà une illustration de ce que doit être notre campagne. Notre peuple souffre et s'inquiète mais ne nous y trompons pas, il est aussi en attente d'actions. Offrons-lui les moyens de les concrétiser. Nos candidats aux élections législatives comme à l'élection présidentielle doivent être l'incarnation de ces exigences populaires. Sans attendre, nous devons faire monter ce degré d'exigence. Des exigences que les femmes et les hommes de ce pays ne rangeront pas bien sagement dans un placard au lendemain des votes. Il faudra les imposer quelle que soit l'issue des élections. Voilà la finalité, si je puis dire, de notre engagement dans cette campagne, c'est l'importance de cet enjeu que nous devons aussi faire partager. Les médias nous ignoreront ? Qu'à cela ne tienne, les dizaines de milliers de communistes au sein du Front de gauche sauront briser ce mur du silence et se faire l'écho du peuple. Regardons ce qui se passe autour de nous. Même si la télé le passe sous silence, on assiste en France à un bouillonnement sans précédent sur la question sociale. Chacun sent bien que le libéralisme ferme, pour le plus grand nombre, les portes d'un avenir meilleur. Il nous conduit à un recul de nos conditions de vie. Cette conviction est partagée par les peuples européens : la Grèce est en révolte, l'Espagne aussi, le Portugal manifeste, la Grande-Bretagne s'y prépare à l'occasion d'une grève générale... Tout cela n'échappe pas à nos concitoyens. Qui, dans ce contexte et dans ces conditions exceptionnelles, pourrait envisager de rester l'arme au pied ? À nous de prendre nos responsabilités et de faire en sorte, et avec eux, qu'un autre demain soit possible. (source l'Humanité Dimanche)
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