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Jeudi 23 Juin 2011:

 

Les départements se serrent la ceinture

Budget : l'explosion des dépenses sociales impose des plans d'économies.

Éjecté le siège-bébé que la Seine-Maritime offrait aux jeunes parents, pour un budget annuel de 600 000 €. Rabotées et bientôt supprimées, les subventions aux cinq clubs sportifs professionnels du département – Le Havre AC, le SPO et le FC Rouen, Rouen Hockey Élite et Saint-Thomas Basket – en échange de « missions d'intérêt général » ou de prestations de service.

Réduite d'un tiers dans les deux années à venir, la flotte des 291 véhicules estampillés « le conseil général ». Quant aux 4900 fonctionnaires territoriaux et 750 assistantes familiales employés sur le territoire, ils ne devront pas s'attendre de sitôt à recevoir du renfort...

« Nous avons décidé de nous recentrer sur nos missions prioritaires : la solidarité, l'éducation, l'aménagement durable du territoire et le renforcement de son attractivité », explique Didier Marie, le président de la Seine-Maritime, en détaillant le plan d'économies drastiques soumis mardi et mercredi prochains aux élus réunis pour la première véritable assemblée plénière depuis les élections cantonales.

Ce plan prévoit une cure d'amaigrissement des dépenses de 600 M€ à l'échéance 2015, dont 220 M€ en section de fonctionnement et 280 M€ en section d'investissement, les 100 M€ restants étant le fruit de jeux d'écritures. Pour autant, le budget de la Seine-Maritime restera de 1,6 milliard €, avec parmi les postes les plus importants, outre les 190 M€ de masse salariale, 132 M€ pour les infrastructures et transports, 90 M€ pour les collèges et l'éducation, 60 M€ d'aides aux communes et aux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et 700 M€ pour les actions de solidarité, où figurent en bonnes places le versement du RSA (revenu de solidarité active, 150 M€ en 2011), l'APA (aide personnalisée de l'autonomie, 111 M€) et la PCH (prestation de compensation du handicap, 25 M€).

Or, ces dépenses ne cessent hélas de progresser, en particulier le RSA dont la courbe révèle les difficultés croissantes auxquelles est confrontée une partie de la population. « Plus 7 % par an », relève Didier Marie, qui assure que, faute de plan d'économies sévères, l'effet ciseaux généré par la hausse des dépenses et la baisse du poids relatif des compensations accordées par l'État, mettraient inévitablement le Département sur la paille.

Ce discours n'est pas nouveau. Il figurait même sur la page de garde du projet socialiste distribué en mars dernier dans tous les cantons renouvelables. « Le gouvernement étrangle le départements et doit un demi-milliard d'euros au Seinomarins »,assistait le président sortant. Aujourd'hui réélu sans surprise, Didier Marie estime que « le temps de la dénonciation est passé », et que celui des décisions est arrivé. Évidemment, le fait que ce tour de vis sur des missions jugées « non prioritaires » interviennent à dix mois de l'élection présidentielle, n'est pas neutre. « On espère bien qu'il va se passer quelque chose en 2012. Car si la droite reste au pouvoir, je ne me fais aucune illusion », lâche le président socialiste qui, avec son homologue de l'Eure et Jean-Louis Destans, a publiquement appelé Martine Aubry à présenter sa candidature aux primaires socialiste. « En revanche, il y a peut-être des modifications, suppressions ou économies, sur lesquelles on reviendra si la situation s'améliore ». On ne saurait être plus clair...

Franck Boitelle

(source le havre libre)

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