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Jeudi 23 Juin 2011:

 

Des agents contaminés à Paluel

Nucléaire. Une série d'incidents ont eu lieu mi-juin dans le réacteur 3 de la centrale de Paluel et seize personnes ont été contaminées, selon Mediapart. La direction dément.

Depuis l'accident de la centrale de Fukushima au Japon, à la suite du tsunami du 11 mars dernier, le moindre détail anormal dans une structure française est surveillé. Des incidents indépendants les uns des autres se seraient produits dans le réacteur n°3 de la centrale de Paluel en Seine-Maritime, lors du week-end de la Pentecôte, les 12 et 13 juin.

Pour remédier à des fuites de gaz de xenon, résultant d'un défaut dans le gainage du combustible, un arrêt « à chaud » a été effectué ralentissant le processus de fission, raconte le site d'information Mediapart, dans une longue enquête publiée hier mercredi. Seize employés ont inhalé ce gaz radioactif lors de l'intervention, assure également le CGT de la région dieppoise, qui déplore qu'une fuite d'iode radioactif depuis plusieurs mois et un refus de la direction de la centrale d'arrêter totalement la tranche incriminée. « Des traces de xenon ont été retrouvées dans les urines des agents, assure Alain Corréa, du collectif Stop EPR. Le nombre de personnes contaminées est inquiétant. Le signalement de l'incident de la Pentecôte n'a été transmis que le mardi 21 juin à l'autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ce délai est très ennuyeux. »

Mais les taux de gaz inhalés sont minimes, assure la direction de la centrale normande : « Ils sont 1000 fois inférieurs aux seuils acceptables déterminés par l'ASN. » Si la fuite gazeuse est réparée, l'intervention n'aurait que résolu une partie des problèmes récurrents sur ce réacteur n°3. Selon l'enquête de Mediapart, il connaît des ennuis à répétition : fuite d'huile dans un alternateur et une fuite d'eau dans un circuit annexe. « C'est un problème mécanique situé en dehors de la zone de confinement. Lors de l'intervention, nous avons repéré les deux robinets mis en cause, explique la direction. Elle est stabilisée à 100 litres par heure alors que le maximum autorisé est de 2300 litres par heure. Nous allons réparer dès que nous avons trouvé une solution pour dériver le circuit. »

Un porte-parole d'EDF a assuré qu'il n'y avait pas de fuite : « Il y a une légère inétanchéité sur l'un des ensembles combustibles du réacteur 3. La situation est stabilisée, sans impact sur la sûreté du site et sur l'environnement. » Les journalistes de Mediapart décrivent pour leur part un vent de panique chez les agents qui y travaillent... « Les soucis actuels ont des répercussions sur les employés traumatisés par les événements japonais », convient la direction de la centrale de Paluel.

(source le havre libre)

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