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Mercredi 22 Juin 2011:
Taxis à bout de course Travaux. Retards à répétition, courses qui s'allongent, appels non desservis... les taxis de l'agglomération sont eux aussi victimes des chantiers. Reportage dans les rues. Quel automobiliste havrais ne peste pas actuellement au volant de sa voiture, travaux du tramway oblige ? Coincé dans les embouteillages à l'hôtel de ville, cours de la République ou encore rue Georges-Lafaurie, un seul mot d'ordre : patience ! Seulement, quand on passe la journée entière à circuler dans les rues du Havre, celle-ci a ses limites. C'est notamment le cas des taxis. Benoît Caron, président de la coopérative des taxis du Havre qui compte 133 professionnels, stationne son véhicule place Général-de-Gaulle, près du monument aux Morts. « Nous sommes là depuis plus d'une semaine, confie-t-il. C'est notre emplacement définitif. » Et ce, depuis la suppression de la station de l'hôtel de ville. D'autres arrêts, comme celui du Rond-Point, ont également été fermés, semant une belle pagaille parmi les habitués. « Il n'est pas un rare que les gens nous appellent pour nous demander où nous nous trouvons », sourit Benoît Caron. Dans la voiture, la radio est branchée en permanence. La standardiste énumère les courses disponibles. Certains appels tardent à trouver preneurs. « Parfois, nous mettons tellement de temps à arriver que les gens abandonnent. De dix à vingt minutes d'attente maximum, on n'arrive parfois à près d'une heure ! » D'où l'incompréhension de certains clients. « Il y a des périodes critiques : les heures de pointe. Entre 7 h 30 et 9 heures et entre 16 heures et 18 heures, on prend des retards pas possibles », reconnaît le président. Une première course nous mène en ville haute, à Bléville, le quartier idéal pour les taxis actuellement ! « Il y a des points chauds », reconnaît Benoît Caron. Entendez par là très difficile, voire impossible, d'accès. Environ 20 % des courses ne sont pas ou mal desservies. « Le pire trajet, c'est d'aller de Thiers à Graville... », souligne-t-il, avant de se raviser : « Toute la ville basse est compliquée en fait. Il y a même des endroits où on ne peut pas déposer des clients. Avant les travaux, je faisais deux à trois courses par heure. Maintenant, je mets parfois quarante-cinq minutes pour une seule course. » Pour compenser, il fait des heures supplémentaires en travaillant sept jours sur sept. Benoît Caron et ses collègues mettent en cause « une incohérence au niveau des travaux ». Routes barrées, circulation sur une file..., La situation évolue au gré de l'avancement du chantier. « Il n'y a pas de suivi. Du jour au lendemain, ça change. À la fin de la journée, on est énervé. » Au point que certains confrères préfèrent jeter l'éponge et rentrer chez eux. Quand ils ne restent pas en ville haute... à l'abri des travaux. Vanessa Leroy (source le havre libre)
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