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Jeudi 16 Juin 2011:

Papandréou prêt à se sacrifier

Grèce. Le Premier ministre a proposé de démissionner pour permettre la formation d'un gouvernement d'union nationale, après une journée de grève et de manifestations.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier mercredi devant le Parlement à Athènes en pleine journée de grève nationale à l'appel des syndicats pour dénoncer les nouvelles mesures d'austérité visant à sortir la Grèce de la crise financière.

Les députés doivent débattre de ce nouveau plan présenté par le gouvernement qui a plaidé en faveur d'un consensus national. Le Premier ministre grec George Papandréou a proposé de démissionner afin d'ouvrir la voie à un gouvernement d'union nationale qui soutiendrait le plan de sauvetage financier élaboré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

De sources gouvernementales, on précise que le dirigeant socialiste a informé son rival conservateur Antonis Samaras de cette proposition. « Si je suis le problème, je ne vais pas rester vissé à mon fauteuil. Je peux débattre de tout, y compris d'un gouvernement d'union nationale », à dit Papandréou. Selon une source au sein du parti conservateur Nouvelle Démocratie l'opposition a posé deux conditions à sa participation à un gouvernement d'union : la renégociation du plan de sauvetage financier et la démission du Premier ministre.

Plus tard dans la soirée, George Papandréou a annoncé la formation d'un nouveau gouvernement ce jeudi pour lequel il demandera un vote de confiance et testera la fidélité de son groupe parlementaire. Le chef du gouvernement doit faire face au mécontentement de l'opinion publique, à l'opposition des conservateurs qui ont repris l'avantage sur les socialistes dans les sondages, mais également à la grogne d'une partie de sa majorité qui menace de ne pas adopter les nouvelles mesures. Elles prévoient des hausses d'impôts, une réduction des dépenses publiques et des cessions d'actifs d'État.

Dans la matinée, plusieurs milliers de manifestants et de syndicalistes ont convergé pacifiquement vers la place Syntagma, où se trouve le Parlement, dans l'espoir de convaincre les députés de ne pas voter les nouvelles mesures d'austérité. Des échauffourées entre protestataires et forces de l'ordre ont éclaté sur cette principale place de la capitale et des flammes ont été aperçues devant une entrée du bâtiment abritant le ministère des Finances. En milieu de journée, environ 1500 policiers avaient bouclé une partie du centre d'Athènes et avaient érigé une barrière de métal de deux mètres de haut devant l'assemblée.

Des syndicats, qui représentent la moitié des cinq millions de travailleurs grecs, avaient lancé un appel à un arrêt de travail de 24 heures. Les trains ne circulaient pas, les ports, les écoles et les bâtiments publics étaient fermés, tandis que les hôpitaux assuraient un service minimum. Les aéroports étaient ouverts.


Banques françaises sous pression

Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas sont placés sous surveillance par l'agence de notation Moody's. Le gouvernement français assure ne pas être inquiet.

Moody's a accru hier mercredi la pression sur les banques françaises en menaçant de dégrader les notes de Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas dans l'hypothèse d'une restructuration ou d'un défaut de la dette souveraine grecque. Les trois établissements bancaires français, qui font partie des banques étrangères les plus exposées à la Grèce, ont été placés sous surveillance avec implication négative par l'agence de notation.

Moody's dit s'inquiéter de leur exposition à la Grèce par le biais de la détention directe d'obligations souveraines pour BNP Paribas et SocGen ou par le biais de prêts accordés au secteur privé grec pour le Crédit Agricole qui détient dans le pays la banque Emporiki.

Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a voulu relativiser cette annonce. « Ça ne nous inquiète

pas », a-t-il dit lors du compte rendu du conseil des ministres, en soulignant que les établissements français, même s'ils ont une forte exposition sur la Grèce, « sont parmi les banques internationales les mieux notés actuellement ». Le ministre du Budget a fait valoir en outre que Moody's avait reconnu dans son analyse la solidité du modèle économique des banques concernées. S'agissant de la Grèce, il a déclaré que la France n'avait pas « dévié de (sa) ligne sur la non restructuration de la dette grecque ». Il s'est refusé à spéculer sur les conséquences de la décision de Moody's au moment où la France et d'autres pays européens plaident pour une participation « volontaire » du secteur privé au nouveau plan de sauvetage en préparation pour la Grèce.

(source le havre libre)

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