> Presse  La colère des aides à domicile

 

Jeudi 16 Juin 2011:

 

La colère des aides à domicile

Social. Un mouvement de grève nationale a lieu aujourd'hui chez les aides à domicile de l'ADMR. Comme Béatrice Lamy à Sahurs qui réclame de meilleures conditions de travail.

L'ADMR, association du service à domicile ; est la structure leader en France sur ce secteur. Un mot d'ordre de grève du zèle a été lancé aujourd'hui au plan national par les aides à domicile. L'ADMR en Seine-Maritime compte 4000 salariés soit l'équivalent de 1800 temps plein.

Beatrice Lamy fait partie de l'association de Sahurs et exerce son métier d'auxiliaire de vie depuis huit ans. « Je vais suivre ce mouvement, qui a déjà été lancé dans l'Aveyron et en Haute-Savoie, pour une raison principale, le souhait que l'on professionnalise nos fonctions », résume-t-elle.

L'organisation des jours de repos, le mode de rémunération, les indemnités kilométriques font partie des revendications de l'aide à domicile.

« J'ai un peu l'impression de me battre toute seule pour que nos conditions de travail évoluent : nous sommes encore payées à l'heure pour des personnes qui nous sont attribuées. Ce que nous voulons c'est travailler en équipe selon un système de modulation du temps de travail qui ne nous prive pas tout d'un coup de revenus quand on perd des clients décédés », explique Béatrice Lamy. Autre grief invoqué par l'employée de l'ADMR, l'impossibilité d'avoir deux jours de repos consécutifs. Béatrice Lamy réalise 400 kilomètres par mois et trouve que l'indemnité kilométrique de 0,35 centimes d'euros est insuffisante d'autant plus que la révision en cours de la convention collective prévoit de ne plus inclure les trajets domicile-travail.

Globalement, l'organisation des associations ADMR, qui repose sur les bénévoles, lui paraît par bien des aspects trop archaïque. « J'aime mon métier mais je voudrais que l'on soit davantage reconnues », conclut-elle.

En réponse à ces critiques, Thierry Montreuil, directeur administratif de la fédération de Seine-Maritime, évoque la distorsion entre la nécessité de professionnalisation et le défaut de financement de structures comme les associations ADMR qui dépendent des départements. « Nous sommes financés grâce aux allocations APAH et APCH et les conseils généraux se trouvent en difficulté financière, ce qui représente une véritable difficulté pour les associations d'aide à domicile. » Il cite au passage des structures d'importance qui ont connu de grosses difficultés comme l'ARAPA à Rouen ou encore l'association de l'aide familiale populaire d'Harfleur qui a été mise en liquidation judiciaire.

« Au moment où nous parlons de plus en plus de la dépendance, nous n'avons pas les moyens d'améliorer le fonctionnement de nos structures », déplore-t-il.

V.B.

(source le havre libre)

  haut de page