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Vendredi 10 Juin 2011:
Emploi : sinistres augures Social. Dans la foulée des annonces faites au sujet de la centrale thermique EDF, la CGT redoute la disparition de milliers d'emplois sur l'ensemble du bassin industriel havrais. Centrale thermique EDF, Renault Sandouville, Total : trois poids lourds de la zone industrielle havraise, trois exemples majeurs d'un bassin d'emplois en déclin. C'est du moins le constat alarmant établi par la CGT. Particulièrement incontournable au Havre, le syndicat a sorti la calculette : bien qu'il ne soit jamais question de licenciements, les divers programmes de restructurations, plan de départs volontaires et autres fermetures d'unités se traduiraient par la disparition d'au moins 1500 postes d'ici l'horizon 2015. Un chiffre que la CGT invite à multiplier par quatre ou cinq en fonction des entreprises prestataires impliquées... « Chez nous, pour un salarié, on trouve trois ou quatre sous-traitants », indique Alain Poret, délégué à la centrale thermique EDF. Ainsi, suite à l'annonce de la fermeture des tranches 1 et 2, le syndicat parle de « 200 emplois statutaires supprimés, plus de 400 emplois prestataires menacés ».C'est d'ailleurs ce nouvel épisode qui pousse aujourd'hui les instances locales et départementales de la CGT à prendre la parole. Car face à de telles prévisions, « nous ne sommes pas là que pour brûler des palettes, nous voulons être force de proposition ». Au cours du comité d'entreprise prévu aujourd'hui à la centrale thermique, le syndicat majoritaire présentera une résolution exigeant une étude expertise. Celle-ci se pencherait, entre autres, sur la possibilité de convertir à la biomasse les deux tranches concernées. « Il faut réfléchir à des moyens propres de production d'énergie à base de charbon, note Alain Poret. En plus, la diminution des entrées de charbon au Havre aura forcément un impact sur l'activité portuaire. » À Renaud Sandouville aussi, la CGT a élaboré un projet industriel visant à pérenniser les effectifs actuels, déjà sérieusement entamés depuis 2008. « Mais nous ne sommes pas entendus », déplore Claude Bernard. La direction du site a récemment annoncé l'embauche jusqu'en 2013 de 200 jeunes en contrat d'alternance. Pas suffisant pour rassurer l'élu du personnel, qui évoque par ailleurs un recours intérimaire « immoral ». Chez Total, des engagements ont été pris dans le cadre du lourd programme de modernisation de la raffinerie, RN 2012 :740 millions d'euros d'investissement et près de mille recrutements locaux pour mener à bien les travaux. « Mais ce ne sont que des emplois temporaires »,lancent les représentants CGT. Eux chiffrent 550 emplois directs voués à disparaître d'ici la fin 2012, raffinerie de Normandie (dont la direction n'a pu être jointe hier) et Total Pétrochemicals cumulés. « On assiste à une destruction mécanique de l'outil industriel sur la région havraise », résume Alain Poret. « Mais le pire, c'est pour les camarades sous-traitants. Il y aura des drames humains ! » Thomas Dubois (source le havre libre)
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