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Mardi 7 Juin 2011:

 

Une grève de solidarité

Social. Les salariés de Lafarge Ciments ont cessé le travail hier. Un mouvement suivi sur tous les sites de l'entreprise.

À partir de cinq heures du matin hier, les salariés de la cimenterie Lafarge, située sur la zone industrielle et portuaire, à Saint-Vigor d'Ymonville, ont observé une grève de 24 heures. Un mouvement similaire était également observé sur la dizaine de sites de production que comprend le groupe en France.

« Un mot d'ordre général a été lancé à l'appel de la CGT, la CFDT, FO, et la CFTC. Nous protestons contre la décision qu'a prise la direction de fermer le site de Frangey dans l'Yonne. Cette fermeture progressive est programmée pour le 31 décembre 2012. L'arrêt des fours interviendra au 31 juillet 2011, puis ce sera la station de broyage... Ce site emploie actuellement 80 salariés dont 74 personnes en CDI », explique Philippe Jimer, le secrétaire du comité central d'entreprise.

Crainte pour l'avenir

Selon le responsable, les raisons principales invoquées par la direction seraient une surcapacité des fours par rapport à la moyenne nationale et un coût de production trop élevé. « Nous estimons que cette usine peut toujours fonctionner. Elle dispose de trois carrières d'une durée de vie de plus de vingt ans. Cette cimenterie avait également les coûts de revient les plus bas par rapport aux autres sites... Il y a déjà eu des précédents chez Lafarge, comme à Cormeilles-en-Parisis (Val-d'Oise) qui a fermé ses portes en 1998... Une dizaine d'usines ont fermé en trente ans », indique Philippe Jimer.

Aujourd'hui, le site de Saint-Vigor-d'Ymonville emploie 148 salariés, un effectif, qui, selon les responsables syndicaux CGT et CFDT, diminue de manière régulière. « En 1981, nous étions 182 », rappelle le secrétaire du comité central d'entreprise. En manifestant leur solidarité hier avec près de 60 % de grévistes, les salariés de Lafarge ciments ne cachaient pas leur crainte pour l'avenir. « Personne n'est à l'abri. Nous dénonçons cette stratégie de fermeture... » s'inquiète Philippe Jimer. Les syndicats rappellent que l'industrie du ciment a une très bonne rentabilité par rapport à d'autres secteurs. « On compare souvent le ciment aux produits de luxe... ». Le responsable syndical ajoute que le groupe concentre aujourd'hui ses plus gros investissements à l'étranger, notamment en Asie ou aux Moyen Orient.

F. H.

(source le havre libre)

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