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Dimanche 5 Juin 2011:

 

Terrassiers en grève chez Vinci

Les ouvriers de la filiale Vinci terrassement revendiquent plus que l'augmentation de 1,8 % accordée par la direction lors de négociations sur les salaires. Ils seront de nouveau en grève mardi et prévoient des actions publiques.

« Les patrons s'en mettent plein les poches, pendant que les ouvriers restent au même niveau, alors que tout augmente dans la vie. Les collègues en ont marre. » Jean-Paul Savignon, délégué CGT chez Vinci Terrassement (1500 salariés en France), résume l'état d'esprit des salariés de l'entreprise, qui étaient en grève majoritaire mardi, et recommenceront mardi prochain, pour revendiquer des augmentations de salaires.

En début d'année, lors des négociations annuelles obligatoires (NAO), la direction de cette filiale du géant du BTP Vinci a accordé 1,8 % d'augmentation générale et 1 % de promotions individuelles. « Elle n'a rien voulu ajouter sur les salaires. On lui avait dit qu'elle allait au conflit », explique Dominique Daudergnier, délégué syndical central. La CGT revendique une hausse des salaires de 2,5 %, la revalorisation des indemnités de grand déplacement de 57,20 euros par jour à 60 euros, ainsi qu'une prime exceptionnelle de 1000 euros, sachant qu'il n'y a eu ni intéressement ni participation cette année. La direction, de son côté, propose une prime de 1500 euros, mais versée en deux fois, en 2012 seulement. Soit rien pour 2011.

Chez Vinci Terrassement, « 85 % des salariés sont toujours en déplacement, en moyenne à 500 kilomètres de chez eux », précise le délégué. Ce sont des conducteurs d'engins, des mécaniciens, des géomètres, des employés de laboratoire. On rentre le week-end quand on peut, mais vu le prix de l'essence et des autoroutes, qui ne sont pas remboursés, c'est difficile. Alors dans nos familles, nos enfants sont surtout élevés par leurs mères... » Hors indemnités, le salaire net tourne autour de 1200 à 1500 euros.

À Issou, dans les Yvelines, une soixantaine d'ouvriers travaillant à la création d'une zone de stockage de déchets étaient en grève mardi. Sur le chantier de l'A89 près de Lyon, entre 250 et 300 salariés ont cessé le travail, soit 90 % des effectifs, d'après la CGT. « Le climat dans l'entreprise s'est dégradé, raconte Jean-Pau Savignon. Il y a une pression énorme sur les chantiers, qui retombe sur les ouvriers. On traite les gens comme des riens du tout, c'était différent avant. On nous demande des efforts, on accepte de faire quarante ou quarante-quatre heures par semaine, mais dès que nous, on demande quelque chose, c'est non. Alors que la production, c'est nous ! »

Après la journée de mardi, les grévistes ont décidé de travailler à nouveau mercredi et lundi prochains, et de refaire une journée entière de grève mardi, avec des actions hors des chantiers, comme des opérations escargot. « En 2000, on a eu un gros conflit, le patron avait commencé à négocier seulement quand on était sortis du chantier », se souvenir le cégétiste.

Fanny Doumayrou

(source l'Humanité)

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