> Presse —2012 : le PCF entre dans le vif du débat électoral |
Vendredi 3 Juin 2011:
Événement Front de gauche 2012 : le PCF entre dans le vif du débat électoral La conférence nationale du PCF s'ouvre ce vendredi à Montreuil-sous-Bois, avec, à l'ordre du jour, les choix des communistes aux échéances de 2012. Parmi les décisions à prendre, celle de la proposition d'un candidat à la présidentielle, pour laquelle les adhérents voteront les 16,17 et 18 juin. À partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche, les communistes se réunissent en conférence nationale pour arrêter leurs choix de stratégie et de candidatures aux élections de 2012. L'aboutissement d'un processus qui vient de loin : la proposition de la direction est en effet de reconduire à ces élections l'alliance de Front de gauche avec le Parti de gauche, la Gauche unitaire et toutes les forces qui, partageant les objectifs du Front de gauche, voudraient s'y joindre. Ce seraient alors les quatrième et cinquième élections consécutives auxquelles le Front de gauche se présente dans l'unité au suffrage des Français, après les européennes de 2009, les régionales de 2010 et les cantonales de mars 2011. Vers un « accord global » Le 1er avril dernier, les composantes du Front de gauche avaient arrêté les principes d'une campagne collective dans un « cadre stratégique », premier volet d'un « accord global » à venir devant inclure présidentielle et législatives. « L'élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est conçue pour bipolariser la vie politique et marginaliser les projets réellement alternatifs dans le débat politique. (…) Nous allons rompre avec cette manière de concevoir le débat politique (…). Les candidatures du Front de gauche que nous construisons pour les élections présidentielle et législatives vont incarner la démarche collective et partagée du Front de gauche », disait ce texte. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, avait ensuite fait part de sa conviction au conseil national de son parti, le 8 avril : « La candidature de Jean-Luc Mélenchon peut être envisagée par notre parti dans le cadre d'un accord d'ensemble avec nos partenaires, un accord qui garantisse le respect d'engagements collectifs (…), la diversité de notre rassemblement et la place majeure de notre parti. » L'«accord d'ensemble » est en voie d'être conclu avec les partenaires du Front de gauche, incluant une mouture quasi définitive du « programme populaire et partagé », qui sera remise aux délégués à l'ouverture des travaux de la conférence nationale, et une répartition des candidats aux législatives entre les différentes formations, toujours en discussion hier après-midi. Moins que le ratio global, c'est dans le détail des répartitions au plan local que surgissent les difficultés. Mardi, le député André Gerin s'interrogeait sur son blog :« Mélenchon veut-il la peau du député communiste que je suis ? », citant « un document du Parti de gauche daté du 30 mai », dans lequel celui-ci réclamerait la 14e circonscription du Rhône, dont André Gerin est l'élu. « La circonscription d'André Gerin n'est pas en discussion, comme toutes les circonscriptions de nos sortants, plus une vingtaine d'autres qui sont non négociables », assurait hier Marie-George Buffet. Appel de 21 responsables Reste que la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne fait pas consensus chez les communistes. Certains préfèrent celle du député communiste André Chassaigne, porteuse d'une « autre conception du Front de gauche », moins personnalisée, plus collective. Quant aux deux autres candidats à la candidature, le député André Gerin et le responsable de section communiste parisienne, Emmanuel Dang-Tran, ils se situent clairement en opposition à la démarche du Front de gauche et se prononcent tous les deux pour une candidature communiste autonome à la présidentielle. Un des enjeux de la conférence nationale sera dès lors le contenu du « bulletin de vote comportant la proposition de candidature pour l'élection présidentielle » pour le vote final des adhérents, prévu les 16,17 et 18 juin. Celui-ci comportera-t-il un seul ou plusieurs noms de candidats ? Dans une lettre collective, 21 responsables départementaux du PCF (Allier, Cantal, Gironde, Haute-Garonne, Landes, Loire-Atlantique, Pas-de-Calais, Puy-de-Dôme, etc.) posent la question : « Pouvons-nous envisager qu'une consultation qui ne laisse pas le choix, ou un choix par défaut, aux communistes puisse permettre de mobiliser les communistes dans les batailles politiques décisives de 2012 ? » Et de réclamer que « chaque communiste soit respecté dans l'expression de sa souveraineté, jusque sur le bulletin de vote », bref, que les candidats non retenus par la conférence figurent aussi sur le bulletin. Sébastien Crépel (source l'Humanité)
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