Samedi 28 Mai 2011:
Polémique sécuritaire
Anti-G8. Le contre-sommet terminé, les organisateurs persistent à accuser les autorités d'abus sécuritaire.
« Si tout se passe bien, on nous reprochera d'en avoir trop fait, s'il y a des incidents, on nous reprochera de ne pas en avoir fait assez », avait prédit le sous-préfet Pierre Ory, à la veille de l'anti-G8. En l'occurrence, au lendemain du contre-sommet qui s'est achevé jeudi soir par une manifestation à la plage, les organisateurs continuent à pointer du doigt les autorités, responsables selon eux d'avoir favorisé le climat anxiogène ressenti sur la ville, en particulier samedi dernier.
De nombreux commerçants du centre avaient en effet décider de fermer ce jour-là, jusque dans les quartiers pourtant ignorés par le parcours de la manifestation. Et certains l'auraient fait selon les fortes recommandations de « visiteurs », assurent les militants havrais.
Peur entretenue
« Jamais la mairie, ni la sous-préfecture n'ont encouragé les commerçants à fermer », conteste l'adjoint municipal en charge du commerce, Marc Migraine.
« Alors que nous sentions petit à petit que ce ne serait pas une grosse manifestation, nous avons intensifié notre message pour dire qu'il n'y avait pas de raison particulière de fermer. Mais nous sommes dans un pays de liberté, et les commerçants ont le choix de rester ouverts ou non. Beaucoup ont fermé à cause des peurs liées aux dégradations survenues sur de précédents rassemblements altermondialistes. »
Aux yeux des organisateurs de l'anti-G8, la peur a surtout été entretenue par les autorités « pour décrédibiliser le mouvement ».
Le sous-préfet Pierre Ory conteste « absolument » : « il n'y a jamais eu de climat entretenu. Les services de l'État ont eu une attitude responsable : nous avions d'ailleurs raison, je rappelle qu'il y avait dans la manifestation de samedi des individus potentiellement à risques, heureusement pris en charge par le service d'ordre de la CGT ! »
« Mission accomplie »
« Mission accomplie », donc, pour le sous-préfet. « Il n'y a eu aucun trouble au Havre, ni de trouble à Deauville en provenance du Havre. Je considère que la police a fait un travail remarquable tout au long de la semaine. » Pierre Ory se refuse toujours néanmoins à dévoiler le chiffre des effectifs déployés. Selon nos informations, au moins cinq compagnies de CRS (soit plus de 300 hommes) étaient mobilisées toute la semaine au Havre, en plus des effectifs policiers locaux, eux-mêmes renforcés.
Un dispositif de surveillance reste par ailleurs maintenu 24 heures sur 24 auprès du camp autogéré de Montgeon, qui fermera ses portes demain. Là aussi, les militants grondent, évoquant des contrôles « systématiques » et
« inadmissibles ». Dans un communiqué, la ligue des Droits de l'Homme demande « que le camp se tienne comme prévu jusqu'aux 29 mai et que les personnes qui y vivent cessent d'être harcelées ».
Thomas Dubois
Manifestation demain
Un rassemblement, « contre le racisme, contre la politique d'immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers », est organisée à la plage aujourd'hui à 14 h, à l'initiative du collectif
« D'ailleurs nous sommes d'ici ».
(source le havre libre)