Vendredi 6 Mai 2011:
Les parents dans l'action
École. Dans plusieurs établissements, les parents restent mobilisés pour dénoncer les fermetures de classe.
Des pancartes sur le ventre ou tenues à bout de bras, une quinzaine de mamans font le blocus. À chaque fois, les mêmes messages : « Ne surchargez pas les classes », « nous voulons apprendre dans de bonnes conditions. » Les parents d'élèves de Pierre et Marie-Curie ne désarment pas. À leurs yeux, il est inconcevable que cette école élémentaire d'Aplemont classée en ZEP (Zone d'éducation prioritaire) perdre une classe. Blandine Kornylo a fait les comptes. Si l'établissement perd une de ses huit classes, l'impact sera lourd sur les effectifs. « Les CM1 et CM2 vont passer à 29 élèves, les CP à 30, le CE1 à 27 mais les plus touchés sont les CE2 qui vont se retrouver à 43 par classe. Cette situation est inacceptable. Chaque classe compte 2 et 3 élèves en grande difficulté. Que vont-ils devenir ? Les enseignants, dans ces conditions, n'auront pas suffisamment de temps à leur consacrer. Les enfants ne pourront pas suivre et vont finir en fond de la classe. » Liliane abonde dans le même sens. « On ne peut pas imaginer une classe aussi importante comme le CM2 qui prépare l'entrée en 6e avec 29 enfants ! » Plus remontés que jamais, les parents ont organisé une opération école morte hier en refusant d'envoyer leurs enfants en cours. Symboliquement, les mères de famille se sont attachées avec du ruban souple à la grille où une banderole a été déployée. Elles ont aussi fait circuler une pétition. Tous les moyens sont bons pour faire revenir l'inspection d'académie sur sa décision. Quitte à frapper à toutes les portes. En fin d'après-midi, une délégation a rencontré Agnès Canayet, adjointe au maire en charge de l'enseignement.
Louise-Miche ne fléchit pas
Les parents de l'école Louise-Michel dans le quartier de Caucriauville ont déjà fait parler d'eux en s'invitant lundi soir au conseil municipal. Une réaction à l'entrevue du matin avec l'inspection d'académie qui s'était soldée par une fin de non-recevoir. Une classe de l'établissement est aussi menacée. Deux autres postes, un maître spécialisé et un assistant d'éducation, sont également sur la sellette. Tous deux viennent pourtant en soutien aux élèves en grande difficulté. « Nous avons déjà vécu une fermeture en septembre. C'était cohérent par rapport aux effectifs. Ce n'est plus le cas », dénonce un instituteur. Hier, à 17 heures, parents et enseignants se sont rassemblés dans la cour d'école pour faire un nouveau point de la situation, sans pouvoir malheureusement apporter de nouvelles rassurantes. Des élus de gauche sont venus en soutien. Le rassemblement s'est terminé par un lâcher symbolique de ballons noirs. La résistance va se poursuivre. Après avoir déjà rencontré le maire Édouard Philippe, les parents ont rendez-vous aujourd'hui avec Agnès Canayet. Le jeudi 12 mai, les enseignants évoqueront la situation avec l'inspecteur d'académie.
ST. R.
(source le havre libre)