Mercredi 4 Mai 2011:
Les parents au conseil
Scolaire. Parents d'élèves et enseignants se sont invités au conseil municipal de lundi soir pour sauver leur école.
Leur détermination est grande. Leur dignité aussi. Les parents d'élèves et les enseignants de l'école primaire Louise-Michel de Caucriauvill ont cherché, lundi soir lors du conseil municipal, le soutien de la Ville dans leur combat. Ils n'acceptent pas la suppression de trois postes annoncée pour la rentrée prochaine.
Ce n'est qu'à 21 h 30 qu'est arrivée la délibération concernant la diminution des postes d'enseignants au Havre. En silence, ils se sont alors levés, brandissant leurs slogans.
« Navrante, vraiment navrante cette délibération qui soumet à l'avis du conseil, pour la forme, la suppression de vingt-cinq postes dans les écoles du Havre (…) Souvent, ces postes correspondent à des soutiens à des élèves en difficulté pour les aider à rester dans la course. Les enfants qui bénéficient de conditions favorables s'en sortent toujours mais les autres seront sacrifiés sur l'autel des calculs budgétaires déshumanisés (…) Pas de quoi être fiers (d'être Havrais) pour le coup », s'est enflammé Pierre Dieulafait du groupe d'opposition socialiste, vert, radical gauche.
« Politique comptable »
Une inquiétude qui fait écho à celle des parents et enseignants de Louise-Michel, école placée en zone ambition réussite (secteur en difficulté).
Nathalie Nail, elle, a tenu à lister tous les succès enregistrés par les écoles comme Louise-Michel, Paul-Éluard Jean-Jaurès où des postes doivent être supprimés. « Nous refusons que nos enfants fassent les frais de la politique purement comptable du gouvernement », a conclu l'élue communiste.
En réponse Agnès Canayer, adjointe au maire en charge de l'enseignement, a précisé que cette baisse du personnel enseignant correspond à la baisse du nombre d'élèves. « Je suis prête à recevoir tous ceux qui le souhaitent. Nous échangeons régulièrement avec l'Inspection académique. Grâce à cela, nous avons obtenu moins de fermetures que programmé » a-t-elle précisé.
Un vœu contesté
La majorité UMP a cependant proposé le vote d'un vœu (voir ci-contre). « Cette délibération qui prend acte des fermetures et des ouvertures de poste n'est ni agréable ni réjouissante (…) Il est opportun pour la municipalité quand les critères – essentiellement quantitatifs – de l'Éducation nationale ne prennent pas en compte des éléments dont elle n'a pas forcément connaissance, d'intervenir fermement. Ce que nous expliquons dans le vœu », a expliqué Édouard Philippe, le maire.
Mais l'opposition ne l'a pas entendu ainsi. « Il n'est pas acceptable de se contenter de "prendre acte" de la décision de l'État. Seuls les parents et les enseignants manifestent, protestent Par ce vœu vous prenez une position qui ménage la chèvre et le chou », a amèrement regretté Daniel Paul du PC. Quant à Laurent Logiou, du groupe socialiste, vert, radical gauche, il parle d'une décision « injuste pour les Havrais » et met en balance une situation « excessivement grave » et ce vœu de « gentillet ». Un vœu qui est finalement adopté, malgré le vote négatif de l'opposition.
De leur côté, parents et enseignants de Louise-Michel poursuivent leur action « école morte » et récoltent des signatures pour leurs pétitions à l'attention de l'académie. « Selon les réponses obtenues, nous reconduirons nos blocages », assurent les représentants des parents
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-A. M. ET L. F.
Le vœu de la majorité
« (…) À l'instar de l'action qu'il mène dans le cadre de la politique vers la famille, le conseil municipal souhaite que l'État prenne en compte les réalités sociales et humaines de proximité. La réussite scolaire constitue au Havre un enjeu prioritaire et la réponse éducative implique une attention spécifique à chacune des situations précises, école par école, quartier par quartier. C'est pourquoi, tout en prenant acte de la décision de l'État, le conseil municipal du Havre souhaite que soient notamment prises en compte les livraisons imminentes de nouveaux logements (…) »
(source le havre libre)