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Vendredi 22 Avril 2011:
Les dockers entendus Rencontre. Nicolas Sarkozy a écouté les craintes de la CGT des dockers sur l'avenir des ports français. Le chef de l'État s'est montré rassurant. Le syndicat attend les actes. En déplacement au Havre, notamment pour officialiser la mise en place de la réforme portuaire, Nicolas Sarkozy a souhaité rencontrer à huis clos les organisations syndicales. Il a même voulu commencer sa journée havraise par cette entrevue. Les délégations de la CFDT et du syndicat maison du GPMH, l'ASIC. (Association syndicale des ingénieurs et cadres) arrivent les premiers. Quelques minutes plus tard, à 10 heures, c'est au tour des représentants de la CGT des dockers de pénétrer dans l'espace André-Graillot. Les visages sont fermés. Les trois hommes se mettent à l'écart. Même s'ils ont un message à lui passer, pas question de s'afficher officiellement avec le président de la République, ni de siéger aux côtés des autres syndicats. Signée une semaine plus tôt, La réforme suscite encore beaucoup de tension. Cette venue présidentielle est même jugée prématurée. D'ailleurs, la CGT des travailleurs portuaires a préféré pratiquer la politique de la chaise vide en boycottant la réunion. Accueilli par Gilles Fournier, président du conseil de surveillance du GPMH, Nicolas Sarkozy s'est d'abord entretenu durant quinze minutes avec la CFDT et l'ASIC. Les deux organisations ne livreront aucun commentaire à leur sortie. Johann Fortier, secrétaire général CGT des dockers, et ses deux collègues resteront un peu plus longtemps avant de sortir, le sourire revenu. Le chef de l'État les a précédés. Il est déjà sur la route de Port 2000. « Si nous l'avons rencontré aujourd'hui, ce n'était pas pour parler de la réforme mais de la relance des ports français et de la politique maritime nationale dans le contexte européen et mondial. Notre vision de l'application de la réforme porte sur la relance à travers des projets de développement maritimes et fluviaux. Nous avons partagé nos inquiétudes quant à l'exploitation future des terminaux, notamment avec l'extension de Port 2000. Nous ne pouvons accepter que les ports soient, comme en Grèce, cédés à des opérateurs ne respectant pas le statut des ouvriers, la législation française et même européenne. Le président nous a rassurés sur ce point en confirmant que les ports resteront sous le contrôle absolu de l'État. » Même si l'intention des dockers n'était pas d'aborder le sujet, la réforme s'est finalement invitée à la table. Quitte à l'évoquer, autant mettre les pieds dans le plat. « La reconnaissance de la pénibilité des métiers portuaires constitue toujours un point de crispation. Pour nous, un départ anticipé de deux ans, même si on y ajoute une année additionnelle, ne compense pas la réalité de nos métiers. Les études ne mentent pas : l'espérance de vie d'un portuaire est réduite de 7 à 10 ans. Tout le monde doit partir à 55 ans. » Impossible a accepter pour le chef de l'État qui aurait reconnu, et même pas à mots couverts, qu'il était, « coincé » par la réforme des retraites, de crainte de se voir reprocher de créer des inégalités. ST. R. (source le havre libre)
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